Nos enterrements de vie de célibataires entre Barcelone et Amsterdam

Après t'avoir parlé de notre lune de miel au Japon, voici un autre interlude voyage : le récit de nos enterrements de vie de célibataires.

Du côté de la future mariée : escapade à Barcelone

Pour mon enterrement de vie de jeune fille, comme je savais que personne de ma team n'en avait déjà organisé, j'avais transmis à Mademoiselle Pétillante les critères suivants :

  • 6 heures de sommeil minimum si sur 2 jours (et prendre masque de nuit + boules Quies pour maximiser la qualité de la courte nuit)
  • n'importe où (sauf peut-être une cave glauque et humide où on va chopper la mort ^^)
  • idéalement 3 semaines à 4 mois avant le mariage (pas moins de 3 semaines sauf si gros souci logistique)
  • pas de style course de luge / karting / descente en VTT ou trottinette de montagne (bref, rien avec risque de chute ou blessure si mauvais réflexes / mauvaises réactions / mauvaise analyse de situation), mais grand huit ou saut à l'élastique envisageables… une fois
  • pas trop de queue/attente (+ penser à plan B pour occuper attente imprévue comme retard moyen de transport)
  • pas de nécessité de conduire pour quelque participante que ce soit (utiliser train, bus, avion, tram, métro, Uber/taxi, ferry, funiculaire, etc.)
  • des activités à faire majoritairement en groupe (les participantes ne viennent pas pour être spectatrices de mes gages !)
  • pas d'activité humiliante (lap dance, vente de préservatifs dans la rue, interviews, etc.) mais spectacle cabaret envisageable (attention, pas chipendale avec future mariée sur scène pour autant !)
  • des équipes qui changent entre les activités
  • pas de défis/quiz prévus pour être infaisables et pour me forcer à perdre (même en cas de frustration que je ne reçoive aucun gage pendant un moment)
  • des activités, défis et gages bien pensés, organisés et préparés (c.f. point précédent)
  • de l'alcool, mais aussi beaucoup d'eau (à boire)
  • une ou deux personnes qui prennent des photos avec un vrai appareil (+ petit trépied pour photos de groupe ?)
  • un planning qui laisse du temps pour les imprévus (mais pas trop, et avec plan de secours pour les attentes imprévues) et les coups de barre…
  • de la joie, de l'amitié, de la complicité, du rire, du peps, des câlins (mais pas avec des inconnus !)
  • priorité participation : toutes ma team mariage et mes amies en commun avec Nico, mes autres amies étant secondaires (je les vois moins ces dernières années)
  • équilibre (autant que possible) entre :
    • activité cérébrale / réflexion : cluedo géant, escape the room, murder party, etc.
    • activité découverte / culture : chasse au trésor touristique (Action Bound ou autre), repas éthiopien traditionnel (sans vaisselle), jeu-aventure dans un musée, etc.
    • activité physique (mais également fun ou orientée culture ou orientée réflexion) : marche/rando quiz touristique, laser game, paintball, accrobranche, cours de pole dance, camp de survie, etc.
    • activité fun autre : karaoké, jeu de rôle grandeur nature, etc.
    • soirée boîte de nuit pop/rock/électro
    • défis (avec récompenses et gages)

Comme il était essentiel pour moi de passer ce moment au moins avec mes sœurs et que Mademoiselle Banzaï devait être opéré fin mars, ma team a organisé mon quelques semaines plus tôt, soit 5 mois avant le mariage.

C'est ainsi que j'ai reçu début mars un message de Mademoiselle Shenzi disant qu'elle avait enfin réussi à poser un weekend de vacances, et qu'elle comptait le passer à Annecy. Elle me demandait si je pouvais aussi venir, histoire de passer du temps entre sœurs et avec ma maman qui se sentait un peu seule. Elle menaçait de burn-out sans une telle pause familiale dans son rythme effréné de travail (encore plus que le mien). Monsieur Pragmatique s'était arrangé de son côté pour que nous n'ayons rien de prévu ce weekend-là, chose aisée étant donné que j'étais moi-même pas loin du bout du rouleau dans mon poste et n'envisageais rien d'autre que de passer nos weekends soit en mode mariage soit en mode repos absolu.

Je n'étais pas sûre de pouvoir quitter le travail avant 20 heures, ceci dit, et j'ai refusé que mon chéri soit exclu de ce weekend à Annecy. Mes sœurs sont très proches, et je voyais leur demande d'un « weekend entre filles » (maman et sœurs) comme une tentative d'éloignement et de rejet de mon fiancé. Elles ont donc cédé sur ce point. Et pour m'inciter à prendre le premier train possible pour Genève, elles ont inventé un faux apéro de départ de Mademoiselle Banzaï (dû à son opération imminente) dans le service dans lequel elle travaillait aux hôpitaux universitaires genevois : puisqu'elle devait être à Genève jusqu'en début de soirée, il était prévu que ce soit elle qui nous conduise de Genève à Annecy.

En arrivant à la gare de Genève, je vois Mademoiselle Banzaï avec un panneau « EVJF suis-moi », et je tombe des nues. Elle m'apprend que le programme commence dans un bar où les autres m'attendent. Je comprends alors pourquoi Monsieur Pragmatique a insisté pour que je prenne une jolie tenue et des talons alors que nous étions sensés simplement aller passer du temps en famille…

De son côté, il m'a accompagnée jusqu'à la gare de Genève pour que le prétexte reste plausible, mais il n'a en fait aucune raison d'être là. Je lui propose de venir boire un verre avec nous, et il nous suit, peu convaincu. Fort heureusement, nous retrouvons un autre ami dans ce bar, et mon chéri se joint à lui tandis que je suis accueillie par mes autres sœurs. Je les interroge sur l'absence de Mademoiselle Pétillante, supposant injustement qu'elle a raté son avion (alors qu'elle est au bar en train de commander des cocktails !!)… Et quand je demande où sont les autres filles de ma liste d'invitées, on me répond évasivement. J'en déduis que mes amies ne sauraient tarder, en particulier Mademoiselle Guimauve qui habite Genève, et je guette la porte du bar à intervalles réguliers tout en discutant et blaguant avec ma témoin et mes sœurs. Soudain, il est l'heure de partir. Personne d'autre ne s'est joint à nous, car nous devons décoller tôt le lendemain matin…

Crédit : photo personnelle

Le comité d'accueil pour mon EVJF

Nous prenons la route pour Annecy, où je dors cinq brèves heures dans ma chambre d'adolescente, avant que nous fassions de nouveau la route inverse, direction aéroport de Genève cette fois.

Je découvre donc ma troupe d'EVJF à l'aéroport. Il n'y a que peu de mes amies, la plupart n'ayant pu se libérer pour la seule date qui convenait à mes sœurs. Je suis un peu déçue, mais l'essentiel (réunir toutes mes sœurs et aussi celles de mes amies que je vois le plus souvent) est atteint.

Après un petit-déjeuner tapas-croissants-champagne à l'aéroport, je découvre notre destination : Barcelone. Au programme du samedi : des tapas, du tourisme ambiant, un tour au superbe parc Grüell, du flamenco dans un studio de pole dance (je te laisse imaginer ma tête quand nous sommes arrivées sur place !), et le denier repas de la journée dans un marché au poisson où j'ai dû raconter mon meilleur souvenir avec chacune des personnes présentes, avant de retourner à l'auberge de jeunesse nous changer pour une soirée improvisée dans un bar rock.

Toutes les participantes de mon EVJF devaient porter un top rayé bleu et blanc, et mon seul signe distinctif initial était de ne pas avoir de t-shirt assorti… je trouvais cela assez dommage, et ai insisté pour acheter un gros ballon fleur rose et jaune qui m'a ensuite été attaché dans le dos (via du bricolage sur les bretelles de mon soutien-gorge), que j'ai porté très fièrement la deuxième partie de la journée !

Crédits : photos personnelles

Crédits : photo personnelles

Ma démonstration de flamenco à l'issu de notre cours commun. Avoir l'expérience passée d'apprendre des pas de danse (en l'occurrence de salsa et de tango) m'a certainement aidée à m'en sortir pas trop mal en à peine quelques heures

Au programme du dimanche : un brunch dans un tea room super cosy, la Sagrada Familia, une visite incontournable, pour laquelle nous avons du mettre un coup de ciseau à mon ballon fleur au niveau du portique de sécurité pour le dégonfler… Et il était ensuite déjà temps de rentrer !

Crédits : photos personnelles

L'intérieur de la Sagrada Familia : un festival de couleurs presque surnaturel

Même si mon enterrement de jeune fille était plus sage et moins débauché que je l'imaginais, il a été très réussi, et j'en garde de très bons souvenirs.

Ça ne m'a pas empêchée sur le moment d'être ingrate envers mes sœurs en leur reprochant de ne pas avoir fait l'effort de rester jusqu'à pas d'heure dans le bar rock alors que la musique n'était pas à leur goût. J'avais certes très peur à ce moment-là qu'elles « boycottent » notre soirée de mariage pour laquelle nous prévoyions une ambiance similaire, mais ça n'excuse en rien les mots que j'ai employé.

Du côté du futur marié : weekend à Amsterdam

Du côté de Monsieur Pragmatique, les choses ont été un peu différentes. Son enterrement de vie de garçon a eu lieu quelques semaines avant le mariage uniquement. Plus nous nous approchions de notre joli jour et plus mon chéri voyait fondre le nombre de weekends candidats pour cet événement.

Pour rappel, il avait établi les critères suivants :

  • n'importe où, également possible d'aller loin
  • date importe peu
  • rien d'humiliant, sortie de zone de confort possible mais sans beaucoup plus (je te préviens, j'ai mis Monsieur Pingouin Vert sur le coup pour te calmer ^^), le but étant de passer un bon moment tous ensemble avant que je m'enterre dans mon foyer et ne vous voie plus ^^
  • possible de prendre un jour de congé mais plutôt me prévenir de la date en avance dans ce cas-là car je dois pouvoir planifier mon travail
  • pas de nécessité de conduire pour quelque participant que ce soit à moins que cela ne soit que brièvement
  • des activités à faire majoritairement en groupe
  • des activités, défis et gages bien pensés, organisés et préparés, c'est-à-dire éviter d'improviser des gages pendant la journée, car pas très marrant pour le futur marié et les invités. Également mauvais pour la durée si je vomis à 14 heures. ^^
  • éventuellement prévoir des mini-activités en cas d'attente (par exemple en cas de retard d'avion)
  • dans la même veine, prévoir des plans B en cas de problèmes
  • de l'alcool, mais aussi beaucoup d'eau (à boire) et éventuellement du thé (pour la théine), voire du bouillon de poule (c.f. vomir à 14 heures plus haut)
  • un vrai appareil photo pour immortaliser tout cela (demander à Mademoiselle Rationnelle au cas où)
  • éviter d'impliquer tous les invités dans tous les détails de l'organisation, mais plutôt réfléchir avec Monsieur Pingouin Vert aux idées générales (lieu, type d'activité) et éventuellement demander des idées de manière ponctuelle et soumettre des plans généraux au groupe plus large
  • possibilités de s'inspirer de certains aspects des derniers auxquels j'ai participé
  • différents types d'activité parmi :
    • activité cérébrale / réflexion : parce que j'aime bien cela, mais rien ne vous empêche de détourner cela en ma défaveur
    • activité découverte / culture : idem plus haut
    • activité physique : pour réveiller un peu tout le monde.
    • soirée boîte de nuit
    • défis (avec récompenses et gages)

Ses témoins ont organisé un weekend commençant le jeudi soir, mais mon chéri avait demandé à être informé dans ce cas pour pouvoir organiser son travail. Comme Messieurs Darling et Pingouin Vert insistaient sur le fait que ce doit être une surprise, j'ai dû écrire en cachette un email à la manager de mon fiancé (après avoir fouillé sur LinkedIn pour son adresse professionnelle) pour qu'elle s'assure de sa disponibilité le vendredi désiré.
Elle n'a cependant pas pensé à déplacer ou supprimer mon email après l'avoir reçu, et mon chéri a immédiatement repéré mon nom dans l'inbox de sa manager quand il est venu à son bureau parler du projet en cours… Il savait donc la date exacte de son enterrement de vie de garçon, mais n'a fait comme si de rien était.

De mon côté, j'avais officiellement prévu un weekend à Annecy pour nous deux, et lui avais demandé de rentrer du travail tôt le jeudi soir, afin de pouvoir faire nos valises pour pouvoir prendre le train le vendredi directement après le travail. En vérité, je suis allée seule à Annecy, et ses témoins ainsi qu'un autre ami de la région zurichoise sont venus le chercher chez nous le jeudi soir déjà. Comme j'avais déjà posé ma démission, j'ai pu faire son sac d'EVG incognito le jeudi matin pendant qu'il était au travail.

Même s'il s'attendait à la date de son EVG, il ne s'attendait pas à découvrir trois messieurs en sous-vêtements sur notre canapé au moment de son retour du travail ! Une fois la surprise passée (et tout le monde de nouveau en tenue décente), ils ont pris ensemble le train direction Lausanne, avec des bières, du champagne, des jeux vidéos et que sais-je d'autre.

Crédit : photo personnelle

Le comité d'accueil pour l'EVG de Monsieur Pragmatique

Monsieur Darling avait initialement commandé un costume de Mario-chevauchant-Yoshi-vert pour mon chéri, même si c'était précisément quelque chose qui dépassait de trop sa zone de confort et un tel déguisement entrait dans la catégorie « humiliant » à ses yeux. Mais, fort heureusement pour lui, ledit costume a été livré après le départ de la troupe pour l'aéroport de Genève, et j'ai improvisé à la dernière minute un accoutrement de remplacement pour mon chéri, à partir d'un de ses T-shirts Toad et d'un chapeau de déguisement champignon vert prévu pour notre studio photo. C'était minimaliste, mais ça fait son petit effet avec tous les autres participants en polo vert.

Au programme de son EVG : un lasergame, un tour en bateau, des restos à thèmes, pas mal d'alcool réparti dans les journées, et une chasse au trésor de 3km avec des défis en tout genre allant de la vente de bananes à la dégustation de fromages, en passant par le fait de prendre des photos avec des inconnus, de parier sur des shots, et de résoudre des énigmes culturelles.

Ils ont fini la nuit du samedi très éméchés, et ne sont pas rentrés des plus frais. Monsieur Pragmatique était très heureux de son EVG.

Crédits : photos personnelles

Madame Rationnelle

Coucou ! Moi c'est Mademoiselle Rationnelle, développeuse logiciel, 27 ans le jour J, franco-suissesse. Lui, c'est Monsieur Pragmatique, conseiller fiscal, 28 ans le jour J, 100% suisse pur jus. Et nous avons organisé à distance notre mariage pour fin août 2017 dans la région de nos racines et de notre rencontre : en Lavaux (au bord du lac Léman, en Suisse). Pour chaque décision et chaque prestataire, nous voulions être convaincus (la voix de la raison) et idéalement aussi persuadés (la voix du coeur) de notre choix. Nos compromis ont donc été longuement discutés et évalués pour trouver le meilleur équilibre possible, et cela a bien entendu donné lieu à des critères parfois inhabituels ou compliqués mais toujours entièrement assumés. Et notre investissement a payé, car nous avons eu un mariage de rêve et totalement à notre image ! Les maîtres-mots directeurs de ce bel événement ? Élégance classique et modernité technophile. Un compromis des plus simples, n'est-ce pas ?

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