mariage à Chinatown

Comment gérer ses prestataires lorsque ce sont des connaissances ?

Ma future belle-, c'est un peu comme la mafia. Tu as besoin d'un plombier pour réparer ta chaudière en panne, sans que ça ne te coûte un bras ? Tu cherches un lit pas trop cher ? Il te faut un chauffeur pour aller à l'aéroport un dimanche matin à 7h ? Pas de souci, je connais quelqu'un…

Pour ma famille, Mr Doré est une sorte de Mac Gyver qui trouve toujours une solution pour réparer un truc ou résoudre un problème, et qui dit toujours oui quand on lui demande un service. Du coup, tout le monde l'adore et n'hésite pas à abuser de sa gentillesse.

Quand on a été fiancés, la moitié de nos prestataires ont donc été bouclés en un clin d'œil. Nous aurons donc beaucoup de prestamis. (Si tu ne connais pas encore ce jargon, prestamis est un terme inventé par Madame Dentelle dans cet article – qui m'a d'ailleurs bien aidé.) Même si, pour être exact, je devrais plutôt parler de presta-connaissances, ou de presta-familles…

Au tout début de nos préparatifs, j'ai donc été très contente de cocher les cases suivantes en quelques minutes :

  • une coiffeuse (une tante de mon fiancé)
  • une maquilleuse (une amie de ma maman)
  • ma bague de fiançailles et l'alliance de Mr Doré ont été faits par un bijoutier de notre connaissance
  • un DJ (ex-mari de je ne sais plus qui), qui nous imprime également nos faire-parts (eh oui, multifonctions les prestataires chez les Dorés !)
  • un photographe (un collègue de ma belle-soeur)
  • le père de Mr Doré nous rapporte de Thaïlande les cadeaux pour les invités. On les fait faire là-bas, pour un tiers du prix de ce qu'on aurait en France.
  • le déjeuner après la cérémonie chinoise sera préparé par ma future belle-mère et tout un bataillon de tantes. (Sauf le cochon de lait laqué : ha ha, j'ai hâte de voir la tête de mes invités en voyant arriver le cochon entier…)
Cochon de lait laqué

Crédits photo : D.R.

La plupart du temps, c'est vraiment génial. Comme pour cette crise, il y a quelques semaines : le propriétaire de la salle du banquet chinois nous a menacé d'annuler notre réservation, car nous n'avions pas assez d'invités (on en a au moins 200, je précise). Et il avait « des propositions plus intéressantes ». L'angoisse. Je me voyais déjà déambuler dans les rues pour inviter des inconnus, histoire de remplir mon quota d'invités.

On avait eu le malheur d'aller confirmer la réservation tous les deux, en amoureux. Heureusement, une tante de Mr Doré connaît bien le propriétaire. Ou plutôt, elle est hyper copine avec sa femme. Quelques jours plus tard, nous y sommes retournés avec elle et deux ou trois autres « adultes ». Là, c'était grands sourires, air détendu tout autour de la table (je ne peux pas te dire le contenu exact des négociations, ça s'est déroulé en chinois). On a même pu obtenir le champagne inclus, normalement réservé aux « grands » mariages.

Alors oui, l'effet « mafia » c'est souvent bien pratique. Ça fait gagner du temps et de l'argent.  Mais il y a aussi des petits hics. Il faut savoir aussi que je suis du genre à avoir beaucoup de scrupules, et j'hésite toujours à demander de l'aide ou un service. Quand j'ai envie d'un truc, je n'ose pas toujours le dire. J'ai peur de déranger.

Au moins, dans la relation prestataire-client, j'arrive à peu près à dire « je voudrais bien des pivoines pour mon bouquet » ou « est-ce que ce serait possible de faire livrer un wedding-cake en plus du buffet de dessert ? ».

Mais quand il s'agit de la tante qui doit me coiffer le jour J, je n'ose pas lui dire que je voudrais bien faire un test avant, pour voir si la coiffure que j'imagine me va bien, ou si j'ai l'air d'un coton-tige. Je n'ose pas dire que je ne suis pas très sûre de ce photographe que je ne connais pas.

Je n'arrive pas à me sortir de la tête que toutes ces personnes me rendent un service, et que je ne devrais pas leur en demander plus. J'ai peur de froisser les sensibilités en refusant l'aide pleine de bonnes intentions que l'on veut nous apporter.

Et puis, il y a le fait que je ne les ai pas « choisis », ces prestataires. Ils me sont tombés dessus comme une aubaine, ou comme un passage obligé. Tant pis si je dois traverser tout Paris pour me faire coiffer le matin de mon mariage, alors que j'ai des coiffeurs juste à côté de chez moi. Et si j'angoisse à l'idée de partager ces moments très personnels avec une personne que je ne sens pas trop, ou d'être déçue par ses photos.

Je sais bien que je dois dompter mes craintes et que je dois apprendre à devenir l'adjudant chef de toute cette petite organisation. Qu'il faut que je réussisse à dire « toi tu fais ci », « j'exige que » et « je refuse que ». Mais pour l'instant, c'est duuuur.

mariage à Chinatown

Crédits photo : Art Studio 21 Photography

Et toi, tu arrives à imposer tes idées ? Tu as beaucoup de prestamis ? Ça te pose des difficultés de gérer tout ça ? Est-ce que, toi aussi, tu préfères la relation commerciale quand il s'agit d'exposer tes envies ? Raconte moi !

Madame Dorée

Nous faisons le grand saut en juin 2013, en deux temps : un mariage français en petit comité et un mariage chinois traditionnel. La meilleure solution qu'on ait trouvé pour satisfaire chacun (même moi... le plus souvent !)

Commentaires

  • virginie
    Répondre
    23 février 2013

    ah ! je suis comme toi ! pas évident de s’imposer mais je pense qu’il faut dire clairement ce que tu veux et ce que tu ne veux pas , tes prestataires sauront exactement ce qu’ils doivent faire , et toi tu seras plus cool !
    c’est ton mariage , ces prestataires tu vas les payer , dans la mesure du possible ils doivent faire ce que tu leurs demandes … ça serait dommage que ton chignon ne te plaise pas … et je pense que ta coiffeuse veut, elle aussi, faire du bon boulot, donc un essai c’est obligatoire !!! je suis coiffeuse donc je sais de quoi je parle !!! allez ! au début c’est dur mais je suis sûre que tu vas y arriver !

  • Madame Nya
    Répondre
    24 février 2013

    Tu vas payer ou défrayer ces prestamis ou c’est du service pur et simple ? ça change énormément la relation que tu vas avoir avec eux, et à quel point tu vas pouvoir imposer tes envies. Mais à la rigueur, si tu n’es pas sûre de l’une ou l’autre personne, je te conseillerai bien de payer le prix de la tranquillité en embauchant un professionnel… sauf qu’évidemment, pas facile d’annoncer ça à au prestami concerné. Peut-être en invoquant des raisons matérielles (« on aura pas le temps de traverser Paris » pour ta coiffeuse, par exemple) ?

  • Madame Croco
    Répondre
    25 février 2013

    Evidement, pas facile de refuser ce qu’on t’apporte sur un plateau si gentiment. Et du coup moins facile d’avoir des exigences ou des coups de gueule. Mais finalement tu as l’air de t’en sortir pas si mal 😀
    Je n’avais aucun « prestamis », du coup relation purement commerciale et je m’en suis donné à coeur joie ! D’habitude c’est moi la commerciale, alors inverser les rôles de temps en temps ça fait du bien 😀

Poster une réponse

5 − 3 =