M-13 (août), un choix de lieu sans aucune visite – Partie 2
Je t’ai laissée la dernière fois sur ton appétit en te listant nos critères, mais sans vraiment te parler des deux lieux qui ont retenu notre attention. Et bien le temps est enfin venu !
Crédits photo (creative commons) : Germain
Les seuls lieux de la région lausannoise pouvant accueillir suffisamment de monde, encore disponibles, et permettant de danser jusqu’à 4 heures du matin au moins étaient un hôtel 4 étoiles et une salle des fêtes. Deux options très différentes avec chacun ses avantages et ses inconvénients. Habitant à l’autre bout de la Suisse, le fait que Monsieur Pragmatique connaissait bien les deux lieux nous a été très utile pour nous projeter et faire notre choix sans une seule visite !
L’hôtel Mövenpick à Lausanne
Autant ma maman que ma belle-maman faisaient du lobby auprès de nous pour que nous choisissions un restaurant ou un hôtel-restaurant comme lieu pour notre mariage. Leurs arguments étaient que ce genre d’institutions avaient l’habitude d’organiser des événements divers, dont des mariages, qu’ils sauraient gérer toutes sortes de situation, que nous n’aurions de fait pas besoin de rechercher de traiteur ni de chambre des mariés, qu’ils pourraient nous conseiller pour la décoration, et même éventuellement nous proposer des prestataires, que nous pourrions probablement faire le vin d’honneur et le repas à la même adresse, et qu’il y aurait forcément un parking assez grand pour tous nos convives.
Seulement, vois-tu, les restaurants sont rarement disponibles pour faire la fête jusqu’à 4 heures, et n’ont pas non plus forcément l’espace pour faire souper et danser 130 personnes. Nous avons donc regardé du côté des hôtels, et nos recherches nous ont révélé que ceux qui pouvaient nous permettre de satisfaire ces deux critères étaient presque tous des palaces. C’est classe, mais gloups le prix !
Nous avons donc éliminé les plus prestigieux qui se trouvaient largement hors budget, et j’ai contacté l’hôtel Mövenpick (oui oui, comme les glaces Mövenpick, que je te recommande d’ailleurs chaudement), le seul à rester en lice, un hôtel que 4 étoiles.
Nous connaissions déjà la salle événementielle de l’hôtel Mövenpick, car c’était là que la maman de Monsieur Pragmatique avait déjà organisé quelques fois la soirée de Noël de son service du CHUV (le CHU du canton de Vaud). Nous savions donc déjà que leur service traiteur était au top, que la salle était grande avec des pans modulables, qu’il y avait un vestiaire et un parking, qu’il était possible de festoyer jusqu’au petit matin, qu’il y avait moyen d’avoir un bar en sus pour la partie dansante qui soit : soit entièrement à nos frais, soit aux frais de nos convives, soit à coût partagé (par exemple open bar jusqu’à 2 heures uniquement, ou seulement sur un choix limité de boissons).
Malgré tout, mon chéri n’était pas très emballé par la salle. Elle n’est effectivement pas ce que l’hôtel a de plus luxueux à offrir, et ça fait effectivement un peu mal au cœur au vu de son coût de location.
Crédits photo : Photo personnelle
L’hôtel Mövenpick
Crédits photo : Photo personnelle
La vue sur le port d’Ouchy (Lausanne) depuis l’hôtel, qui est celle que nous pouvions avoir pour notre chambre de jeunes mariés
J’ai reçu dans la journée de mon appel leur plaquette mariage par email. Au téléphone, j’ai tout de suite été mise à l’aise grâce à l’expérience de ma correspondante, qui m’a immédiatement demandé nos couleurs et notre ambiance, ce que nous avions prévu pour le vin d’honneur, le type de repas désiré (buffet, assis, mixte, 3 plats, 5 plats, 41 plats…), la forme des tables voulues (parce qu’un agencement de tables rondes ou un banquet style Poudlard, ça ne donne pas la même ambiance), le nombre de convives envisagés, les dates considérées, et bien sûr, notre budget.
Leur offre comprenait le repas assis et la soirée dansante dans la salle que nous connaissions, 1 heure de vin d’honneur à l’étage dans une salle avec vue ou sur la terrasse adjacente, la chambre des mariés, le suivi-conseil tout au long des préparatifs, un accès privilégié à leurs prestataires partenaires (allant du fleuriste au coiffeur en passant par le DJ et le baby-sitter), le choix de la décoration entière parmi l’un de leurs cinq thèmes, l’impression des menus et porte-noms, la location d’un vidéoprojecteur avec écran et de toute la sono, ainsi que la mise en place, le nettoyage et le rangement. Pour le repas comme le vin d’honneur, plusieurs exemples de menus étaient proposés, à choisir selon le budget, et l’un de leurs thèmes de décoration était blanc et parme, donc parfait pour notre envie de bleu-violet-blanc.
Le coût était non négligeable, mais entrait dans notre budget si on considérait toutes les prestations incluses.
C’était à la fois un soulagement de ne pas avoir à penser à tous ces « détails », et une légère angoisse de n’avoir le contrôle sur assez peu de ces « détails », justement (en particulier au vu de leur motto « on s’occupe de tout, vous ne faîtes que profiter » qui nous donnait l’impression d’être dépossédés de notre mariage).
Pour finir, nos deux mamans approuvaient ce lieu de réception mais ne voulaient pas nous forcer la main.
Je te résume les pour et les contres :
Points forts :
- Expérience de l’équipe événementielle de l’hôtel, et bon feeling
- Salle sobre, de couleurs neutres
- Beau mobilier et belle vaisselle
- Chambre incluse (ça fait ça de moins à chercher)
- Parking disponible pour les invités
- Vin d’honneur au même endroit (avantage, selon moi)
- Contacts de prestataires (certes, pas les moins chers) pouvant faire ma mise en beauté en chambre
- Possibilité de festoyer jusqu’à 4 heures (notre minimum)
Points noirs :
- Prix (surtout par rapport au manque de cachet de la salle où nous passerions toute la soirée)
- Devis entièrement proportionnel au nombre d’invités, (donc y compris les coûts « a priori fixes » de la salle, de la chambre des mariés etc.)
- Salle de fête en sous-sol sans fenêtre (pas question d’être claustrophobe ou accro à la cigarette !)
- Traiteur imposé
- Package un peu trop « tout inclus » à notre goût, surtout au niveau plats-vins-papeterie-déco-ambiance (qui sont tous des points sur lesquels nous aurions aimé mettre notre petite touche personnelle), et avec un style un peu trop classique et anonyme pour nous
- Vin d’honneur au même endroit (inconvénient, selon mon chéri)
- Seulement une heure de cocktail dans le package de base (supplément pour plus long)
- Risque de dormir au même endroit que nos proches (inconvénient, selon mon chéri, qui aimerait marquer le coup de « l’envol du nid »)
La Maison Pulliérane
La Maison Pulliérane se situe à Pully (d’où son nom), petite ville qui fait la frontière entre Lausanne et Lavaux. Il s’agit d’un bloc bâtiment gris abritant une salle polyvalente on ne peut plus standard. Celle-ci sert en effet plus souvent pour des soupers d’associations que pour des banquets de mariages !
Crédits photo : Photo personnelle
La Maison Pulliérane, sur la place du Prieuré
Pour le coup, c’était Monsieur Pragmatique le plus emballé des deux. Choisir la salle des spectacles de fin d’année, des réunions du Rotary Club et du souper annuel du club de foot junior, où tu as eu ta cérémonie de remise du diplôme de Maturité (l’équivalent du Baccalauréat général, en Suisse) quand on peut avoir une salle sobre et moderne dans un palace ? Merci, assez peu pour moi.
La Maison Pulliérane était fermée jusqu’à la fin des vacances scolaires, c’est-à-dire pendant encore trois semaines après mon premier appel à la commune (car les écoliers suisses retournent sur les bancs de l’école une semaine à dix jours avant le 1er septembre). Il n’était ensuite possible de la « visiter » qu’en semaine, ou au cours d’un événement public y ayant lieu un samedi. Pour nous qui habitions à Zurich, à l’autre bout de la Suisse, c’était un assez gros problème !
J’ai dû donc juger les salles de ce lieu en me basant uniquement sur les photos taille timbre du site de la ville, et sur les propos de mon chéri. J’avoue avoir éhontément essayé de faire pression sur les concierges pour pouvoir visiter en dehors de leurs jours de travail, mais ils n’ont pas fléchi et j’admets les avoir mal jugés de leur réaction à mon premier caprice de future bride.
Vu qu’en plus de cela, l’extérieur me faisait l’effet d’une vieille brique de béton dans laquelle on aurait découpé des fenêtres, et sur laquelle on aurait déposé un toit et griffonné des restes de fresques délavées, je n’aurais pas considéré ce lieu bien longtemps si mon chéri n’avait pas un peu insisté.
Oui, cette opinion est pleine de mauvaise foi. Je l’assume, et je l’attribue principalement à la déception de découvrir qu’il s’agissait du bâtiment adjacent au Prieuré, datant des années 50, et non le Prieuré lui-même, avec son histoire remontant au Moyen-Âge, ses pierres apparentes et ses volets typiques de la région sous le charme duquel j’étais initialement tombée…
Crédits photo : Photo personnelle
Voici le Prieuré à gauche, et la Maison Pulliérane à droite
Grâce aux photos du site de la commune et des quelques événements seniors parus dans le journal local, j’ai rapidement pu voir qu’il s’agissait, à l’intérieur, d’une salle des fêtes des plus quelconques, avec une scène qui occupait tout un mur, un vieux parquet, des chaises d’écoliers, des murs vaguement roses et de lourds rideaux moutarde occupant presque deux murs de rangées de portes-fenêtres.
Il y avait également un salle annexe plus petite, à louer en sus (surtout pour éviter qu’un autre événement ait lieu en même temps que notre mariage), qui pourrait nous servir comme pièce au calme pour les enfants et personnes âgées. Et trois salles de réunion à l’étage que nous ne pouvions pas louer en supplément car la ville était opposée à l’idée d’empêcher l’accès de ces salles à ses résidents sans raison valable (mais la probabilité d’avoir une réunion au-dessus de nous un samedi soir de 18 heures à minuit était assez faible).
Crédits photo : Photo personnelle
Aperçu de la Grande Salle par les fenêtres (avec un beau reflet en bonus), la scène de spectacle est tout-à-gauche sur le mur qu’on ne voit pas
Là encore, le traiteur était imposé : c’était le propriétaire du restaurant adjacent (le beau bâtiment que j’avais à tort pris pour la Maison Pulliérane) qui avait le monopole sur la restauration dans cette salle. Je l’ai appelé, et ai rapidement eu un mauvais ressenti (dont je te reparlerai dans mon article sur les essais de menus), alors que le feeling était assez bien passé avec les responsables de la commune. J’ai aussi été très triste d’apprendre que son restaurant, dont j’aimais tant le bâtiment historique, ne pouvait se faire une place de dernière minute dans notre short-list : il ne remplissait en effet pas les critères de capacité d’accueil et d’horaire maximal de fête.
Voici les pour et les contres de ce lieu :
Points forts :
- Salle annexe
- Prix (malgré le fait de louer deux salles)
- Liberté de choix de vins (malgré un droit de bouchon assez élevé prélevé par le traiteur), de décoration et de papeterie
- Proximité plus symbolique avec Lavaux, avec une esplanade offrant un point de vue magnifique située à deux pas de la salle
- Terrasse extérieure pour les fumeurs (mon amoureux et son papa fument le cigare, donc c’était à considérer)
- Possibilité de festoyer jusqu’à 4 heures (notre minimum)
Points noirs :
- Parking annexe un peu petit
- Salle totalement dénuée de cachet (murs roses et rideaux moutarde, pourquoi tant de haine ???)
- Mobilier bof, et vaisselle probablement aussi
- Peu d’expériences de mariages dans cette salle
- Traiteur imposé, avec mauvais feeling
- Indisponible pendant les vacances scolaires, ce qui signifiait que notre mariage devait avoir lieu soit en juin soit après le 20 août (alors que nos dates idéales allaient de fin juillet à mi-août)
Notre décision
Je ne vais pas te faire languir longtemps : si c’est sur la Maison Pulliérane que j’ai le plus de détail à te raconter et dont j’ai le plus de photos à te montrer, c’est bien parce qu’il s’agit du lieu que nous avons retenu !
Alors, pourquoi ce choix ? Et bien, principalement pour mon chéri. Il n’avait vraiment pas envie de faire notre banquet de mariage au Mövenpick. Quant à moi, au vu des deux options qui s’offraient à nous, j’étais somme toute relativement indifférente (si on nous avait proposé un château en plein Lavaux, ou si le Prieuré avait pu faire l’affaire, l’histoire n’aurait pas été la même !). Je me suis dit qu’il était sage d’encourager mon chéri dans son implication dans l’organisation de notre mariage et de faire confiance à son ressenti.
Et j’ai pu voir sur ce blog-même qu’il est tout-à-fait possible de rendre magique une banale salle des fêtes, donc rien n’était perdu !
Ceci dit, si on m’avait dit dès le départ que les murs étaient jaunes et violets et non blancs et roses comme les photos que j’avais trouvées le laissaient penser, j’aurais peut-être émis un peu plus de scepticisme…
Et pour finir, j’avoue aussi que nous avons éhontément considéré qu’il serait plus facile de tenter d’imposer un traiteur externe à la Maison Pulliérane qu’à l’hôtel Mövenpick ! Après tout, l’absence de prestataires imposés était l’un des critères que nous avions défini comme non négociable.
Crédits photo : Photo personnelle
L’esplanade à deux pas de la Maison Pulliérane, la vue n’est-elle pas magnifique ?
Comme la Maison Pulliérane était fermée pendant les vacances scolaires, et que le premier samedi où elle était disponible se trouvait également être le lendemain de l’anniversaire de l’une de mes sœurs, nous avions choisi de pré-réserver le samedi suivant, c’est-à-dire le 2 septembre. Et tant pis pour l’envie de ne pas laisser passer trop de temps entre le mariage de ma sœur puînée et le nôtre.
Dans les prochaines chroniques, je te raconterai nos préparatifs du mois de septembre 2016, et en particulier le choix de notre cérémonie et le début de ma recherche de robes !
Et-toi, que penses-tu de ce saut de confiance ? Aurais-tu pu réserver une salle sans l’avoir visitée ?
Mademoiselle Crapate
Hello Mlle Rationnelle ! Je suis un peu surprise par le choix final, en lisant ta chronique j’étais sure que votre celui-ci se porterait sur l’hôtel ! Du coup j’ai hâte de voir comment vous allez vous attaquer à la déco de la salle et voir comment ça c’est passé avec le proprio du resto. Et je trouves ça très malin comme choix pour impliquer ton futur mari davantage ! Personnellement c’est un combat quotidien avec Mister Fox qui ne semble pas comprendre qu’il nous reste 3 mois… Sur ce hâte de lire la suite !
Madame Rationnelle
Hello ! Merci pour le commentaire !
Au final, je suis ravie de notre choix de salle, car nous avons pu être complètement maîtres de la déco, de l’ambiance et du menu. Mais je comprends aussi bien ta situation, car les femmes bien plus que les hommes ont tendance à subir une pression sociétale à gérer de A à Z leur mariage !
Virginie Meynard
Bonsoir madame Rationnelle ! Hâte de vous lire de nouveau pour la suite de vos aventures !
Madame Rationnelle
Merci !