Mon histoire d'amour malgré la distance

Le commencement d’une belle histoire – Partie 2

La dernière fois, je t’expliquais le rôle que Fréquence Banane, l’agence matrimoniale la radio estudiantine du campus, avait joué dans notre rencontre. Alors que je ne cherchais initialement rien de durable tant que je ne m’étais pas reconstruite émotionnellement, j’ai été forcée de me rendre à l’évidence : j’étais tombée sur quelqu’un de sympa et attentionné, avec qui je passais énormément de bon temps, et qui en plus avait de l’humour et une conversation intéressante, et il aurait été bien bête de le laisser filer pour une question de principes.

Péripéties : relation à distance, ça passe ou ça c…passe !

Épisode 1 : Lausanne – caserne

Quelques mois après nos débuts, Monsieur Pragmatique a commencé son service militaire (eh oui, la Suisse a toujours une armée de milice !). Afin de ne pas avoir à effectuer chaque année trois semaines de « cours de répétition », il avait opté pour le « service long », qui lui permettait d’enchaîner ses environ trois cents jours d’armée en une fois. Pour notre couple, ça voulait soudainement dire dix mois à ne pouvoir se voir que les weekends.

Nous avons profité du fait que les petits envois militaires soient gratuits pour correspondre par courrier toutes les semaines sans dépenser un centime. Crois-moi : on n’écrit pas le même genre de choses dans une lettre que dans un SMS, et c’est un exercice formidable que de se poser une demi-heure face à une feuille blanche, et de consacrer ses pensées à une seule personne pendant tout ce temps.

Ça m’a forcée à me demander ce que je lui trouvais, en fait. Je connaissais aussi les sentiments de Monsieur Pragmatique, car il ne me les avait jamais cachés, pas plus que le fait qu’il était blessé que je lui parle de « mes potentiels futurs enfants » sans l’inclure dans mes projections. Mais il respectait mon besoin de consolider mon indépendance.

Petit à petit, grâce à son soutien, j’ai de nouveau accepté l’idée que je méritais d’aimer profondément et d’être aimée tout autant, et j’ai pu reconnaître que je n’étais pas attachée à lui que parce qu’il était amoureux, mais parce qu’il remplissait tous mes « critères » implicites du copain idéal, que j’aurais déplacé des montagnes pour lui s’il avait fallu, que je n’avais pas envie de flirter avec qui que ce soit d’autre, que nos valeurs et nos plans d’avenir étaient très compatibles… et que moi aussi, j’étais tombée sous son charme.

Crédits photo : Photo personnelle

Une fois son service militaire achevé, Monsieur Pragmatique a poursuivi ses plans tels qu’il les avait définis avant notre rencontre : il est parti trois mois à Berlin améliorer son allemand, puis a voyagé un mois en Asie avec l’un de ses plus proches amis, avant d’emménager à Zurich, à l’autre bout de la Suisse, pour son master.

Moi, pendant ce temps, je continuais mon bachelor à Lausanne (je suis tout de même allée le voir une fois à Berlin, et j’ai profité de son absence pour voyager un peu, moi aussi, pendant l’été) et j’étais devenue la nouvelle directrice technique de Fréquence Banane.

Épisode 2 : Lausanne – Zurich

Lui désormais à Zurich et moi à Lausanne, nous avons continué de ne nous voir que les weekends, mais d’une correspondance manuscrite hebdomadaire, nous sommes passés à des envois numériques beaucoup plus fréquents. Nous profitions également des vacances universitaires pour passer plus de temps ensemble.

Puis, à la fin de l’année académique de 2012, ma santé s’est dégradée et j’ai raté mes examens pour la seconde fois consécutive. Plus de redoublement ni de rattrapage possibles : pour moi, Lausanne, c’était fini !

Alors que j’étais au fond du trou, que je désespérais de ne jamais pouvoir retrouver une ambiance d’études aussi motivante, que je ne comprenais pas pourquoi le traitement que je suivais depuis plusieurs années ne fonctionnait soudain plus aussi bien, que je n’étais pas sûre de pouvoir de nouveau avoir une vie normale, Monsieur Pragmatique a été mon roc. Il n’a cessé de me soutenir, d’avoir confiance en moi, et de me répéter que je trouverais un moyen de m’en sortir quoi qu’il arrive.

Épisode 3 : Annecy/Paris – Zurich

J’ai ré-emménagé chez mes parents à Annecy pour suivre un cursus alternatif, prendre soin de moi et prendre le temps de découvrir comment adapter mon traitement. Nous nous retrouvions les weekends chez ses parents à Lausanne, qui constituait un juste milieu entre Zurich et Annecy, et je venais squatter chez lui à Zurich pendant mes vacances scolaires.

Cette année-là n’a vraiment pas été facile. J’étais très frustrée par mes cours, le fait d’avoir perdu mon indépendance, et j’ai passé quasi tous mes weekends à me plaindre. Mais je n’aurais probablement pas tenu s’il n’avait pas été là.

Puis pendant l’été 2013, j’ai emménagé à Paris pour un an, histoire de finir mes études et de décrocher un diplôme de licence en informatique. Monsieur Pragmatique terminait son master à Zurich, et il s’était mis à la recherche d’un premier emploi là-bas. À cause du coût des trajets, nous ne nous sommes vus plus qu’un weekend sur deux. Je faisais deux fois sur trois le trajet pour Zurich, mais il est également venu me rendre visite quelques fois à Paris.

Crédits photo : Photo personnelle

Dénouement : on emménage ensemble !

À ce moment-là, nous savions que je le rejoindrais dès que possible et que nous emménagerions ensuite ensemble. Notre couple avait vécu tant de choses, des hauts et des bas, et n’en était ressorti que plus solide ! Nous nous sentions prêts à affronter le monde ensemble, en ayant enfin la même adresse.

J’ai donc sauté dans un TGV le lendemain de mon dernier examen pour débarquer dans sa colocation. Ma mission était de nous trouver dès que possible un chez-nous, ainsi que de décrocher moi aussi un emploi. Nous avions déjà cohabité de nombreuses fois au cours de vacances diverses pendant les quatre années précédentes, et n’avions pas peur d’emménager ensemble sans période d’essai supplémentaire. Il était même plus que temps !

Situation finale : et ils vécurent heureux avec des projets d’avenir.

Après notre emménagement, j’avoue avoir pris le temps de réfléchir à notre histoire, et m’être demandé si j’étais vraiment amoureuse, ou s’il s’agissait d’une forme malsaine de gratitude extrême. Et j’ai réalisé que personne d’autre ne m’avait jamais rendue aussi heureuse, et que personne d’autre ne m’avait jamais donné autant envie de m’assurer de son bonheur.

Une fois confortablement établis dans notre petit nid comme dans nos vies professionnelles, il était temps de penser à la suite…

… et la suite, je te la narre au prochain chapitre ! Nous allons enfin aborder la raison de ma présence sur ce blog.

Crédits photo : Photo personnelle

Petit aperçu de notre voyage de noces

Et toi, as-tu déjà vécu une relation à distance ? Est-ce que ça a aussi renforcé ton couple ? Vous êtes-vous envoyé de bonnes vieilles lettres, ou vous appeliez-vous plutôt tous les soirs au téléphone ? Raconte-moi…

Madame Rationnelle

Coucou ! Moi c'est Mademoiselle Rationnelle, développeuse logiciel, 27 ans le jour J, franco-suissesse. Lui, c'est Monsieur Pragmatique, conseiller fiscal, 28 ans le jour J, 100% suisse pur jus. Et nous avons organisé à distance notre mariage pour fin août 2017 dans la région de nos racines et de notre rencontre : en Lavaux (au bord du lac Léman, en Suisse). Pour chaque décision et chaque prestataire, nous voulions être convaincus (la voix de la raison) et idéalement aussi persuadés (la voix du coeur) de notre choix. Nos compromis ont donc été longuement discutés et évalués pour trouver le meilleur équilibre possible, et cela a bien entendu donné lieu à des critères parfois inhabituels ou compliqués mais toujours entièrement assumés. Et notre investissement a payé, car nous avons eu un mariage de rêve et totalement à notre image ! Les maîtres-mots directeurs de ce bel événement ? Élégance classique et modernité technophile. Un compromis des plus simples, n'est-ce pas ?

Commentaires

  • Mademoiselle Impatiente
    Répondre
    9 février 2018

    Quelle jolie histoire! La relation épistolaire, c’est tellement génial 😉
    On veut vite savoir la suite 😉

  • Aurore
    Répondre
    9 février 2018

    Bravo pour avoir tenu une relation à distance aussi longtemps ! Ce n’est pas facile. De notre côté ça a duré un an seulement. Cela ne me dérangeait pas car j’étais comme toi plutôt indépendante. Mais à la fin j’avais très envie qu’on s’installe ensemble !

    Et pour le voyage de noces si je ne me trompe pas tu es allée au Japon ? Excellent choix : on a fait le même !!

  • Madame Néfertiti
    Répondre
    9 février 2018

    Très belle histoire c’est sûr que les relations à distance ce n’est jamais évident. Mais le fait de pouvoir se voir tous les week-ends au moins aide à tenir. Avec ce que vous avez vécu vous êtes encore plus forts qu’au début! Au début avec Monsieur Obi-Wan nous ne voyions que les week-ends j’étais sur Paris et lui au Mans mais avec les semaines chargées avec les cours cela passe assez vite et puis c’est chouette les retrouvailles ;-).

      • Madame Néfertiti
        Répondre
        14 février 2018

        Tu piques ma curiosité… Oui je vais rester encore quelques temps sur Mademoiselle Dentelle c’est tellement un plaisir de découvrir les préparatifs et mariages des copines.

  • Nala
    Répondre
    9 février 2018

    Bravo pour votre relation à distance. Pour l’avoir vécu, je sais que ce n’est pas facile tout le temps… Si ça passe au bout de tant de temps, alors la relation est généralement promise à un bel avenir 🙂

    J’ai hâte de lire la suite de vos aventures 😉

  • Orcantia
    Répondre
    9 février 2018

    Aaah les relations à distances. J’ai vécu une relation à distance pendant 3 ans (Pas-de-calais / Rhône), il était étudiant et moi au Lycée du coup on ne se voyait que pendant les vacances scolaires. Lettres, téléhpone, MSN (CA RAJEUNI PAS XD)…

    C’est pas facile mais vous en êtes ressortis plus forts, c’est une très belle histoire =) vivement la suite!

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