Comment la demande tant attendue est arrivée au moment où je m’y attendais le moins …

L’Amoureux et moi sommes en couple depuis plus de 5 ans et, même si je suis maintenant convaincue que c’est le bon, il y a 5 ans je n’aurais pas parié un sou sur notre histoire.

Petit flashback : septembre 2008

On est en cours ensemble en région parisienne, c’est la rentrée et tout le monde se présente. Moi je suis la fille que tout le monde regarde parce que j’ai 5 ans de plus que toute ma classe (« Mais qu’est-ce qu’elle fait là ? »), que parmi mes études précédentes je suis allée en hypokhâgne (je suis directement rangée dans la case de l’intello à qui on pourra aller demander de l’aide), et que je sors avec mon copain du moment depuis 6 ans et que donc tous mes camarades se rendent compte qu’ils avaient eux 12 ans à l’époque où l’on s’est rencontrés. Ajoutez à ça, que je fais partie de ces filles plutôt en formes et rousse, vous imaginerez peut-être mon sentiment de solitude.

L’Amoureux, lui, c’est aussi le garçon que tout le monde regarde mais pour d’autres raisons. Il est le beau gosse du groupe, il a cet air sympa qui fait que tout le monde va lui parler rapidement. Il n’aime pas spécialement les cours et possède cet équilibre parfait entre le garçon suffisamment sage pour plaire aux filles et suffisamment rebelle pour plaire aux garçons. Il habite juste à côté donc connait bien les trucs et astuces des environs et se rend donc vite nécessaire à notre survie (où va-t-on trouver de la nourriture ce midi ?). Il n’est pas très bavard alors les mots qu’ils daignent distiller à son assemblée sont pris avec la plus grande importance. Et le tout avec un degré de décontraction assez impressionnant.

Rencontre du troisième type

C’est le jour de la rentrée (j’ai l’impression d’avoir 8 ans en écrivant ces mots), l’Amoureux est assis devant moi. À la pause, il attrape sa chaise, la retourne devant lui et me demande avec son sourire ultra bright « Alors c’est quoi ton prénom ?».

Alors, moi aussi, je l’ai tout de suite rangé dans la case du garçon sympa mais un peu trop cool pour moi, qui drague à tout va et qui se sert de son charme pour obtenir ce qu’il veut…

Et surtout je me suis dit que ça ne se passerait pas comme ça avec moi ! (Bravo Mlle Tourbillon ! Regarde où tu en es aujourd’hui !).

Quand les contraires s’attirent…

Les mois ont passé, on a appris à se connaitre (nous n’étions que 13 dans notre session, alors forcément ça aide), j’ai découvert qu’il était bien plus que ce qu’il ne voulait montrer. De mon côté, il a réussi à fissurer une carapace que je m’étais longuement construite, et qui cachait une personne bien plus fragile que je ne l’aurais pensé. Une très belle amitié est née mais nous étions tous les deux en couple. L’été est arrivé, nous nous sommes rapprochés et, en septembre, lors d’un voyage organisé par l’école à Londres, les barrières ont sauté et nous nous sommes enfin avoués qu’au-delà de nos différences des sentiments étaient nés.

S’en sont suivies 5 années de bonheur, à continuellement apprendre de l’autre, de ses défauts et de ses qualités, de nos cultures différentes.

En septembre 2013, l’Amoureux part un an en VIE à Londres pour boucler son cursus (ah Londres, théâtre des moments importants de notre histoire). Je décide de tout lâcher à Paris pour vivre cette aventure avec lui.

Photo personnelle

Crédits photo : Photo personnelle

Photo personnelle

Crédits photo : Photo personnelle

J’aurais peut-être dû vous dire que parmi mes innombrables qualités, je suis impatiente au possible, que ce soit dans les petites actions du quotidien (la caisse au supermarché, attendre le métro qui n’arrive pas), comme dans les grands projets de ma vie (emménager avec l’Amoureux, trouver le travail de mes rêves ou encore bien évidemment me marier).

Alors forcément, rajoutez à ça que je suis une fille, et que donc comme la majorité d’entre nous, je pense à mon mariage depuis… un certain temps, vous imaginez qu’au bout de 5 ans mon compteur commençait un peu à s’emballer.

Mais bon voilà, je suis plutôt bien élevée et je ne me voyais pas lui demander de but en blanc, en tapant du pied.

La demande imparfaitement parfaite

Alors j’ai attendu, et j’ai espéré : les Saints-Valentins (bon même si je dois avouer que s’il avait choisi cette date, je lui en aurai sans doute un peu voulu – ça ne nous ressemble pas trop ces dates où le bonheur en couple nous est imposé), nos anniversaires de couple, les dîners en amoureux… J’en passe…

À Londres, j’avoue que ça m’était un peu sorti de la tête, nouvelle culture, nouveau job, nouveaux amis.

On arrive finalement en mars 2014. Je travaille à London Bridge, dans la Hay’s Galleria (je vous conseille d’y faire un tour, la vue sur la city est magnifique). J’ai rencontré Miss D. quelques mois plus tôt au travail et nous préparons, avec d’autres copines, les 10 km de Nike prévus pour mai. C’est mon défi de l’année, moi la fille qui déteste le sport, qui s’est toujours crue incapable de relever un défi sportif, je me lance là-dedans parce que je me dis qu’à Londres, personne ne connaît mon passé et que c’est le bon moment pour se lancer de nouveaux challenges.

Alors le soir, après le travail, on enfile nos tenues de sporty spice, et on part courir sur les bords de la Tamise (oui c’est magnifique, oui ça aide grandement à penser à autre chose qu’à son cœur qui s’emballe et ses jambes qui ne tiennent plus). Ma partenaire est encore moins motivée que moi mais on s’y tient deux fois par semaine, petite foulée.

19 heures sonne. Nous rentrons chacune de notre côté. J’arrive dans notre minuscule appartement londonien. L’Amoureux m’attend et il n’a bien sûr pas préparé à dîner (alors que je suis au bord de l’auto-digestion), prétextant qu’il ne savait pas ce dont j’aurais envie après le sport (mais bien sûr). Je propose donc qu’on sorte se chercher un truc tout prêt (Londres est une ville formidable pour la gourmande que je suis), nous partons donc en quête de nourriture. Il fait noir, humide (Londres en mars me diras-tu), je porte ce magnifique survêtement informe mais très confortable que j’ai recouvert d’un sweat à capuche rouge de l’Amoureux. Je suis encore dans mes runnings, avec une queue de cheval un peu avachie.

Autant te dire qu’à ce moment là, je vends du rêve.

Je raconte à l’Amoureux à quel point la course me donne la pêche, que je ne me serai jamais cru capable d’aimer courir (ahahaha les endorphines…), et que surtout Miss D. m’a annoncé une super nouvelle (même si ça signifie la fin de notre courte collaboration sportive) : elle attend son premier enfant ! Je suis vraiment ravie pour elle et je n’arrête pas de sautiller en racontant mon afterwork sportif à l’Amoureux.

Et là, entre une poubelle et un panneau publicitaire, sur le sol humide de Finchley Road, il s’arrête et me regarde « Claire (il ne m’appelle jamais Claire, sauf quand on se dispute)… tu veux m’épouser ? ».

Hein ???!!! WTF diraient nos amis anglais si polis…

Il est où le restaurant à l’ambiance tamisée, la bague, le genou à terre, où est ma robe de soirée, mon make-up soigné qui fait de moi la reine du jour ???

Cette demande m’a finalement prise de court et était, je l’avoue, à mille lieux de ce que j’avais tant imaginé, alors crois-le ou non (et ne me déteste pas sur le champ), le premier mot qui est sorti de ma bouche c’est « non », immédiatement suivi par un « enfin ouiiiii » franc et fort. Je l’ai serré avec toute la force qu’il me restait de cette épuisante journée en me demandant si ce moment était bien réel. Et puis je n’ai cessé de sourire de toute la soirée, à me dire que cette demande, en dehors des conventions, me rendait heureuse au plus haut point parce qu’elle nous ressemblait. C’était spontané, sans prétention et plein d’amour et c’est mille fois plus important à mes yeux que le décorum que je m’étais imaginé.

Et pour celles qui se demanderaient si j’ai tenu mon pari des 10 km, voilà la réponse en image :

Regardez qui a tellement mal aux jambes qu'elle ne peut même pas s'accroupir !

Crédits photo : Photo personnelle

Regardez qui a tellement mal aux jambes qu’elle ne peut même pas s’accroupir !

Et toi alors ? Comment s’est déroulée ta demande ? Est-ce que toi aussi tu l’attendais impatiemment ? A-t-elle été comme tu l’imaginais ? Raconte-moi !

Madame Tourbillon

J'ai 29 ans et notre mariage est prévu pour le 25 juillet 2015 en Normandie. Après la mairie, nous retrouverons nos invités dans un joli domaine où nous souhaitons organiser un évènement à notre image : simple et convivial! Pas de thème précis, mais plutôt un fil conducteur autour de la gourmandise et du retour en enfance. Beaucoup d'émotions en perspective à l'idée de dire oui et d'avoir pour la première fois nos deux familles et amis réunis autour de nous !

Commentaires

  • Mademoiselle Fleur
    Répondre
    5 avril 2015

    Je trouve ça trop chou. C’est une très jolie demande. Nous non plus, on ne s’appelle pas par nos prénoms en temps normal, sauf quand il y a un début de dispute !!!
    Je suis admirative de tes compétences sportives. Je ne pourrais jamais courir 10 kms !!!

  • Madame Viking'ette
    Répondre
    5 avril 2015

    J’ai beaucoup ton article ! TROP DROLE ! Ca me fait rire parce que la demande est arrivée un jour où je ne m’y attendais pas non plus. Ma réponse est arrivée WTF 6 mois plus tard dans un endroit incongru, poussée par mon inconscient, en plein supermarché… donc je me retrouve bien dans ton histoire ! Vous êtes vraiment beaux, tous les deux…

  • Melle Maîcresse
    Répondre
    5 avril 2015

    Je nous reconnais un peu dans cette histoire…prise de court, sans tambour ni trompette, demande préparée avec soin mais pas totalement aboutie. Et pourtant, je ne changerais pour rien au monde ce moment ! 🙂
    Je te souhaite un beau mariage, compatriote normande !

  • Véronique
    Répondre
    6 avril 2015

    J’aurais adoré être rousse avec des taches de rousseur !!!! Bons préparatifs à vous !

  • Mademoiselle D
    Répondre
    7 avril 2015

    Une demande, qu’importe comment elle est faite est toujours magique.
    Perso je n’en n’ai pas eu. ça été une décision commune. et j’avoue que j’aurais aimé en avoir une.

  • Mademoiselle Vanille
    Répondre
    7 avril 2015

    Oh elle est trop chouette ta demande en mariage !
    Tu m’as fait trop rire quand tu dis que le premier mot qui est sorti c’est « non » !

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