Annoncer un mariage en petit comité aux non-invités

Nos relations avec nos invités – Partie 1 : petit comité et famille démesurée

Aaaaah, le petit comité ! Une des premières valeurs sur lesquelles Monsieur Kowhai et moi sommes tombés d'accord. Nous savions avant même de nous fiancer que nous ne voudrions pas d'un grand mariage réunissant le ban et l'arrière-ban de nos connaissances. Tout simplement parce que lui comme moi sommes de grands introvertis : nous retrouver au centre de l'attention de cent personnes ne figurait clairement pas en tête de notre wish list.

chaton mignon

Crédits photo (creative commons) : Alexas_Fotos

On est timides comme ça. Mais moins mimi, je le confesse…

Seulement voilà, Monsieur Kowhai a une famille immense… Alors, comment allions-nous pouvoir préserver notre précieux petit comité sans froisser les susceptibilités ?

Mon délicieux fiancé et son approche-tank

Lorsque, tout jeunes fiancés, nous nous sommes attaqués à la liste des , nous avons réparti les forces : je listerais mes proches de mon côté et Monsieur Kowhai les siens. (Je te l'accorde, on n'allait pas faire l'inverse…)

Le décompte final plafonnait à trente convives pour chacun de nos deux mariages aux deux bouts du monde.

Le problème ? Monsieur Kowhai a beaucoup, beaucoup d'oncles et tantes, sans parler des cousins. Et sa liste idéale ne les invitait pas tous, loin de là : le cher ange ne voulait partager nos unions qu'avec les « vraiment proches ».

Sauf que, ai-je immédiatement objecté, comment justifier que cet oncle-là vienne et cette tante non ? Pour moi, il allait de soi que nous devions opérer une certaine égalité de traitement, par respect pour cette famille qui m'avait accueillie comme l'une des leurs.

Mon amoureux était d'un autre avis. Pour lui, aucun souci à adopter l'approche-tank et annoncer à tout un pan de la famille qu'il ne tenait pas spécialement à les voir.

« Bah non, les gens ne vont pas se vexer, ce n'est que notre mariage ! Tu t'en fais une montagne, ils sont adultes quand même ! »

…  (Insérer ici ma moue incrédule devant l'ingénuité de l'homme de ma vie.)

Justement, ai-je riposté, il ne s'agissait pas que de notre mariage. Pour beaucoup de monde, cet événement est un rite de passage, une célébration. C'est important. Les sensibilités autour de ces cérémonies seraient donc exacerbées, et tout élagage massif dans la liste des présents serait à négocier avec délicatesse.

… (Insérer ici la moue incrédule de l'homme de ma vie devant mon excès de scrupules.)

Si je résume :

  • D'un côté, un petit comité souhaité ardemment mais selon moi difficilement tenable.
  • De l'autre, un fiancé avec des œillères prêt à dégainer un email pour confirmer que personne n'était convié (« les gens ne vont pas se vexer »), déclenchant par là même un scandale dont le retentissement allait rivaliser avec les retombées dramatiques du fameux pudding brûlé de Noël 1975.

Conclusion : Houston, on a un problème.

Houston, on a un problème.

Crédits photo (creative commons) : Wikilmages

Chéri, il nous faut un plan de com' !

Devant l'imminence du danger, l'état-major s'est réuni pour décider d'une stratégie de gestion de crise. (Comprendre : le dimanche suivant, j'ai traîné Monsieur Kowhai devant notre liste, et nous nous sommes concertés d'un air sérieux quelque peu décrédibilisé par nos pyjamas en pilou respectifs.)

Première cible stratégique : notre cérémonie civile en France.

Selon nous, il s'agissait du mariage « zéro compromis ». Le prix des billets d'avion couplé au temps nécessaire pour faire un tel voyage de la Nouvelle-Zélande justifiait que nous ne demandions pas ce sacrifice de la part de l'intégralité de la famille Kowhai en les invitant tous.

Certes, ça nous arrangeait, mais nous savions également que si nous les invitions, certains membres de la famille se mettraient financièrement dans le rouge par « devoir familial », mais sans réelle envie de se rendre à notre mariage en France. Ce que nous souhaitions leur éviter à tout prix !

(« On n'est pas le centre du monde, il est hors de question qu'ils claquent tous fric et congés pour nous, quand même ! » – Monsieur Kowhai, 2017.)

Avec le support de Maman Kowhai, qui a beaucoup travaillé pour « vendre » le projet à sa famille, nous avons donc fait circuler l'idée que la cérémonie en France serait intime, que nous serions entourés uniquement de mes proches et des proches de Monsieur Kowhai qui nous avaient côtoyés et aidés à notre arrivée en Nouvelle-Zélande. Nous aurions donc, lors de cette fête, notre petit comité « idéal », soit une grosse trentaine de personnes.

En contrepartie, la seconde cible stratégique devenait la zone où nous lâcherions du lest. Pour les réjouissances en Nouvelle-Zélande, nous inviterions donc tous les oncles et tantes sans distinction, ainsi que les cousins encore enfants et les amis de la famille. Notre compte d'invités montait à plus de cinquante de ce côté-ci du globe, mais restait en dessous de la barre fatidique des cent que nous souhaitions éviter comme la peste.

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Présenter les choses de cette manière et impliquer Maman Kowhai a fait une énorme différence. Certes, nous nous sommes exposés à un peu de stress, mais notre décision a été globalement acceptée par tous nos invités et non-invités.

Nous finissons donc avec un peu plus de monde que notre liste initiale, mais ce sont des gens que nous connaissons tous les deux et qui veulent vraiment partager ce moment avec nous. Et nous avons tout de même le petit mariage dont nous rêvions, ou plutôt, nous n'avons pas le grand mariage dont nous cauchemardions !

Une fois cette délicate mission diplomatique validée, restait à communiquer avec nos convives… Sans faire-part papier. Je te parlerai donc prochainement de communication digitale de pointe !

Et toi ? As-tu appliqué des stratégies de haut vol pour réduire ta liste d'invités ? Es-tu plutôt partisane d'inclure toute la famille ? Raconte-le-moi en commentaire…

Madame Fantail

Je suis Mademoiselle Fantail et j'épouse Monsieur Kowhai en Octobre et Décembre 2018, en France puis en (roulement de tambour)... Nouvelle-Zélande ! Nous sommes un couple international qui aime n'en faire qu'à sa tête, alors nous prévoyons deux cérémonies simples que nous espérons pleines de bonne humeur. A bientôt pour te raconter nos péripéties aux antipodes !

Commentaires

  • Madame Impatiente
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    21 juin 2018

    Eh bien, bravo d’avoir su gérer ça d’une main de maître, et d’être restés en dessous des 100 invités malgré les grandes familles ! Nous nous étions fixés la barre fatidique des 100 invités, et nous étions 110 adultes, donc presque respecté ! Nous comptions sur les refus, et finalement… Pas un seul !!
    Hâte de lire la suite 🙂

  • Mademoiselle Saphir
    Répondre
    21 juin 2018

    Un très bel article, maniant la métaphore militaire à la perfection ! 😉
    Ahhh nos hommes… Je n’ai pas non plus été épargné par cette sympathique discussion – dans une moindre mesure, car nous étions d’accord pour viser un mariage de taille moyenne (70-80 invités) dans le but de consacrer un minimum de temps à chacun de nos invités (rien de pire, je trouve, de te déplacer en tant qu’invité et de ne même pas avoir 30 secondes pour échanger avec l’un des mariés). Peut être changerais-je d’avis lorsque mon tour sera venu ?
    M. Golf ne voulait pas inviter une tante qu’il n’a pas vu depuis 10 ans. Elle est la seule à habiter à moins de 100km de notre lieu de réception. Ca n’a pas loupé… Elle fera parti de la fête ! Même logique de mon côté : j’ai invité mes cousines, que je vois deux fois par an à des déjeuners famililliaux, pour ne pas créer un conflit inutile sur plusieurs décénnies…
    J’admire votre capacité à avoir pris du recul et à avoir trouver un compromis. Belle maman, dans la poche 😀 Il faut bien qu’organiser deux mariages à plusieurs milliers de kilomètres présente des avantages !

      • Mademoiselle Saphir
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        25 juin 2018

        Je te rejoins complètement : il faut choisir ces batailles ! Moi qui n’était pas dans cette optique il y a encore quelques mois, je dois avouer que les préparatifs sont un moyen de se surpasser 😉
        A priori, nous devrions être 73 au total, disons 70 si l’on anticipe quelques annulations de dernière minute. Je suis d’accord avec toi : les conversations pendant le cocktail resteront superficielles (alors que, tout comme toi, j’apprécie les long débats :D), à moins de se concentrer sur quelques groupes de proches et de se contenter de receuillir les félicitations des autres, ce que j’aimerais éviter autant que possible. Nous verrons bien !

  • Mlle Popinée
    Répondre
    21 juin 2018

    Vous avez grave géré au final ! Les kiwis sont tellement cool, j’aimerai trop faire un mariage en NZ pour voir à quoi ça ressemble !
    En tous cas 100 personnes ça reste raisonnable je trouve. Nous on a 25 personnes de chaque famille et 60 amis , certains viennent même de Nouvelle Calédonie, ça va être trop chouette ces retrouvailles 🙂

  • Nala
    Répondre
    21 juin 2018

    Merci pour cette chronique 🙂

    In fine, je suis bien contente que Chéri et moi n’ayons pas une grande famille car nous aussi tenions à notre mariage en petit comité (70 personnes normalement, enfants compris). Nous invitons davantage d’amis proches que de membres de nos familles, d’ailleurs 😉
    Nous n’avons fait aucun compromis à ce sujet, tant pis pour les susceptibles…

  • Nousse
    Répondre
    21 juin 2018

    J’étais justement en train de faire des recherches à propos de « Comment annoncer un mariage en petit comité ? »
    Nous serons moins de 60, et nous allons forcément voir, entre temps, certaines personnes de notre famille qui ne seront pas invités. Comment leur dire qu’ils ne sont pas invités ?
    Aussi, les copains/copines de nos invités que nous n’avons jamais rencontré ne sont pas invités : on a vraiment limité le nombre de personnes connues, ce n’est pas pour se retrouver avec des inconnus ! Comment le dire également ? Merci pour votre aide !

    • Mademoiselle Violette
      Répondre
      25 juin 2018

      Et on fait comment quand une amie invite d’office son conjoint qu’on n’apprécie pas ? Ils ont pris leurs billets d’avion … Dégoutée … Ceci étant, je pense aussi (d’expérience du coup ^^) qu’il faut être clair et ferme dès le départ ! Si vous êtes à l’aise avec ça alors foncez ! C’est votre mariage, vous payez pour qui vous voulez ! #Noméow

  • Mademoiselle Chaton
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    23 juin 2018

    Ahahah, tu m’as encore bien fait rire Mlle Fantail. Et votre compromis est juste parfait ! Bombe nucléaire évitée, challenge remporté !! Bien joué !! 🙂

  • mllepommedepin
    Répondre
    2 mai 2019

    Ah nous aussi on fait un mariage en petit comité. 52 personnes seront invitées au total, enfants compris et s’il y a des refus, nous serons 35 pers au minimum. On est aussi de la team introvertis, donc le choix s’est fait naturellement.
    J’ai dû faire des choix entre certains oncles, tantes et cousins. Tous n’ont pas été invités. Je l’ai vraiment fait par affinité et si contacts réguliers encore aujourd’hui. Une sélection très logique au final. On verra si les gens comprennent notre choix.

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