L'annonce du mariage à mes parents et beaux-parents

L’annonce aux parents : vous êtes plutôt inclusif ou cordialement distant ?

Après notre dispute de fiançailles et le lancement de la fabrication de nos bagues, Monsieur Kowhai et moi avons décidé d'ouvrir le bal des félicitations en mettant au courant nos parents.

Et ces moments d' sont un excellent exemple des différences qui existent entre nos parents respectifs dans la manière dont ils traitent notre couple !

L'annonce du mariage à mes parents et beaux-parents

Crédits photo (creative commons) : jill111

Et la différence, c'est trop chouette, hi hi hi ! (Non, vraiment. C'est chouette.)

Ça devrait te parler, d'où que tu sois, et d'où que soit ton/ta fiancé(e) – car au milieu de toute cette mondialisation, on oublie souvent que même pour un couple de même nationalité, la culture familiale a beaucoup d'importance !

Le clan Kowhai et son côté « bienvenue dans la  »

La mère de Monsieur Kowhai a grandi dans une (très) (vraiment très) grande famille extrêmement inclusive. Tu passes par là ? Entre, c'est open bar ! Quiconque gravitant à portée se retrouve bientôt partie intégrante de leur cercle, ravi et incapable d'expliquer le phénomène.

Petit exemple : un étudiant en mal de logement a été hébergé quelques mois chez la grand-mère de Monsieur Kowhai dans les années 80. Une bouche supplémentaire quand on en a déjà dix à nourrir, facile Emile !

À la fin, il a été promu « enfant n°11 ». Oui, vraiment, c'est un oncle adoptif de mon amoureux.

Cette acceptation générale a cascadé aux générations suivantes, lorsque les frères et sœurs du clan ont fondé leurs propres foyers. Alors, bien sûr, à mon arrivée en Nouvelle-Zélande, les parents de Monsieur Kowhai m'ont traitée comme un nouveau membre de la famille.

Dès le départ, on m'a bombardée de fêtes à vingt-cinq invités où l'on regrettait l'absence des cinquante autres, de déjeuners « intimes » de dix personnes. J'ai béni leur habitude de collectionner les photos, pratiques comme pense-bête avec tous ces noms à retenir.

L'annonce du mariage à mes parents et beaux-parents

Crédits photo (creative commons) : Pezibear

Image totalement réaliste de ma tête après avoir été présentée à vingt membres de la famille en même temps

En plus des noms, il m'a fallu assimiler le CODE (à dire d'une voix solennelle, limite lugubre). Bah oui, dans une famille nombreuse, il faut pouvoir écrire rapidement sur le tableau de la cuisine qui sera là au dîner. Donc chaque membre possède un sigle.

J'étais à beaucoup de dîners, j'ai eu mon sigle. Bienvenue dans la secte famille ! C'est là qu'on m'a appris que je faisais partie des innombrables « outlaws » (qui signifie « hors-la-loi » et est proche de « in-law », qui veut dire belle-famille… jeu de mots !).

Dans cet état d'esprit, l'annonce de nos fiançailles a été accueillie sans grande surprise, mais avec beaucoup d'enthousiasme. Les parents de Monsieur Kowhai nous ont répété plusieurs fois qu'ils étaient « delighted » et se sont sincèrement réjouis pour nous.

Restait à organiser un Skype avec mes parents, et basculer dans une autre dimension…

Mes parents et la cordialité distante

Dans ma famille, on n'est pas très bonne franquette avec les « outlaws ». Mes parents aiment bien mon amoureux (« C'est un jeune homme poli. »), mais reste que trois points ont compliqué leurs relations :

  1. Monsieur Kowhai a emmené leur fille unique le plus loin d'eux qu'il était humainement possible (part faite d'investir dans un ticket pour la station spatiale internationale). Des points en moins sur l'échelle du gendre idéal !
  2. Il ne parle pas français, et mes parents ont perdu l'habitude de pratiquer l'anglais. La barrière de la langue s'estompe peu à peu à mesure que chaque côté apprend à oser s'exprimer dans le dialecte de l'autre, mais les conversations restent peu fluides.
  3. En ce qui concerne les petits-amis, la tradition familiale est de toute façon à la cordialité, mais distante. Par exemple, mon père a toujours considéré comme acquis que son gendre le vouvoierait. (Eh oui.) C'est un complet choc des cultures pour Monsieur Kowhai, qui est anglo-saxon, et donc bien moins formel. Du coup, il s'adresse à mon père en utilisant « you » (traduisible par « tu » et « vous » en anglais), ce qui maintient l'ambiguïté et ménage la chèvre et le chou. Chacun comprend ce qu'il veut !

Pour faire simple : mes parents, par éducation, ne considèrent pas qu'en me mariant, je leur apporte un nouveau fils. Un nouvel invité permanent aux apéros (on aime les apéros), plutôt, quelqu'un de spécial à mes yeux, et qui a donc de l'intérêt aux leurs.

Forcément, les réactions à nos pré-fiançailles se sont trouvées impactées par cette vision.

« Ah, OK, c'est cool ! Dis-nous quand tu auras ta bague de fiançailles, on prendra un apéro pour fêter ça. »

(Ma famille et les apéros, le retour !)

L'annonce du mariage à mes parents et beaux-parents

Crédits photo (creative commons) : skeeze

Un apéro type dans ma famille. Donc, tout ce dont je suis privée de ce côté du globe. Snif.

Par la suite, fidèles à leur stratégie de distance, j'ai été leur unique interlocuteur pendant la majeure partie des préparatifs. Ce qui ne les a pas empêchés, bien sûr, de demander des nouvelles de Monsieur Kowhai, mais ils ne se sont pas sentis obligés de l'investir dans toutes nos discussions familiales.

Et, oui, ils ont bien fait un apéro une fois la bague arrivée !

Y a-t-il une position meilleure que l'autre ?

Je vais mettre fin au suspense tout de suite : NON.

Certes, Monsieur Kowhai a une relation assez distante et formelle avec mes parents. Mais d'un autre côté, ça lui évite le stress de s'intégrer à une belle-famille et lui permet de se focaliser sur notre couple.

Certes, j'ai été aspirée par la famille de mon amoureux comme bien d'autres personnes, et c'est génial de faire partie d'un clan si large et si uni. Mais c'est fatigant, c'est envahissant, et parfois la fille unique en moi a vraiment besoin de dire stop.

Ces différences entre nos familles, c'est l'une de nos plus grandes richesses. Parce que nos familles ne font pas les choses de la même manière, nous ne ferons pas nos deux mariages de la même manière.

Et ça, amies Dentelle, c'est top.

Et toi, tu rangerais ta famille dans quelle catégorie ? Et ta belle-famille ? Comment vis-tu tout ça ? Raconte !

Madame Fantail

Je suis Mademoiselle Fantail et j'épouse Monsieur Kowhai en Octobre et Décembre 2018, en France puis en (roulement de tambour)... Nouvelle-Zélande ! Nous sommes un couple international qui aime n'en faire qu'à sa tête, alors nous prévoyons deux cérémonies simples que nous espérons pleines de bonne humeur. A bientôt pour te raconter nos péripéties aux antipodes !

Commentaires

  • Audrey
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    7 juin 2018

    Je te comprends parfaitement. Du côté de mon fiancé ils sont hyper famille. Du côté de sa mère ils ne sont que 3 mais ils ont une floppée de cousins, de tantes, oncles, arrière tantes/oncles etc etc. Mais de base rien que le fait que mon fiancé ait 2 soeurs suffit à ce que je trouve les repas de famille bondés. Normal quand on est l’enfant unique d’un couple de divorcés. J’ai plus l’habitude des repas pris à 2 qu’à 8 et des cousinades de 15 convives qu’ à 50 lol… Et c’est vrai que comme toi, je trouve ça fatigant, d’autant plus que depuis quelques années, les neveux et nièces sont désormais de la partie ! Mais j’apprécie aussi beaucoup. Pour moi, la famille de mon chéri représente exactement la famille idéale que j’ai eu en tête toute mon enfance. La famille que je n’ai jamais eu mais dont je crevais d’envie d’avoir. Quand on est à un de ces repas, malgré tout le bruit ambiant et les multiples conversations par-dessus la tête des uns et des autres, j’ai l’impression d’être enroulée bien au chaud dans une couette douillette, une sensation que je n’échangerai pour rien au monde. Et j’espère qu’avec mon fiancé on pourra nous aussi créé ce genre de famille ^^

  • Madame Impatiente
    Répondre
    7 juin 2018

    C’est vraiment un article super intéressant ! Pour ma part, des deux côtés, nous sommes hyper famille & nos parents respectifs ont réagit avec effusions de joie ! Maintenant que le mariage est passé, je peux dire à quel point nous avons de la chance d’avoir des parents aussi aimants et qui nous accueillent les bras ouverts dans chacune des familles 🙂
    J’adoooore les repas en famille à 20, je n’échangerai ça pour rien au monde 😀

  • Mademoiselle Claddagh
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    7 juin 2018

    Oooh jai tellement de choses à commenter sur cette chronique, par où commencer ahah !
    D’abord, le plus important : les apéros, c’est la vie, et Mr Claddagh a bien vite pris l’habitude (et heureusement !), il adore ça, et encore plus dans ma famille : on fait donc des apéros en Irlande, et on convertit petit à petit ses amis et sa famille, qui trouvent ça, bien qu’étonnant au début, super sympa. Enfin, je crois. (Oui parce que les Irlandais ont la mauvaise habitude d’être « politically correct », donc de ne pas vraiment dire ce qu’ils pensent. Bref) Du coup, vive les apéros en Irlande !

    La famille de Mr Claddagh est trèèès grande, donc je te comprends tellement avec tous les noms à retenir… Je ne suis pas sure de connaitre tous les invités de notre mariage ahah ! Je n’arrête pas de demander à Mr Claddagh un trombinoscope !
    Et moi aussi, je fais partie des « outlaws », mais qui font partie de la famille (et il parait que je suis la 2ème préférée :p La Classe !)
    Et pour finir, même barrière de la langue chez nous (est-ce que Mr Kowhai apprend le français ?), par contre mes parents adooorent Mr Claddagh et sont désespérés de ne pas pouvoir lui parler plus (mais moi, il ne m’a pas fait partir au bout de la terre, j’étais déjà en Irlande bien avant ahah!)

    Bref, j’ai vraiment hâte de lire la suite de tes chroniques, je pense que nous allons avoir quelques points communs 🙂

      • Mademoiselle Claddagh
        Répondre
        8 juin 2018

        Ahah j’imagine très bien les brownie points !
        Pas facile pour Mr Claddagh non plus, mais il comprend aussi globalement de quoi on parle (ce qui m’évite de traduire TOUT le diner et de ne pas avoir le temps de participer aux conversation lol). Ma mère s’est remise à l’anglais et fait des efforts (à base de « Oh je voudrais lui poser une question mais j’ose pas. Je crois que ma phrase n’est pas parfaite. Attends 2 minutes… » :D) On y arrivera 🙂

  • Madame Québec
    Répondre
    7 juin 2018

    Ici, c’était moi la »méchante » qui emmenait le plus jeune fils de mes beaux-parents (qui avaient déjà près de 80 ans à l’époque) de l’autre côté de l’Atlantique! Mais j’ai quand même été rapidement accueillie par ma belle-famille, même si lors de ma première rencontre en vrai avec mes beaux-parents ils ne m’ont même pas adressé la parole…bonjour l’angoisse! Par la suite, je me suis retrouvée au coeur d’une famille nombreuses et unie et j’ai « hérité » de 6 neveux et nièces que j’adore! L’annonce s’est bien passée, tout le monde était content, d’autant plus qu’une grande partie de ma belle-famille est venue au Québec pour notre mariage! 🙂

    Du côté de ma famille, même si nous nous aimons beaucoup, les liens familiaux n’ont jamais été tissés très serrés: mes parents ne voisinaient que peu ou pas tout leurs frères-soeurs-cousins…bref. Donc à mon mariage il n’y avait que mon père, ma petite-cousine, son mari et ma grande-tante (ma mère est décédée en 2002). Ma soeur n’est pas venue pour x raisons, mais bon. Comme j’avais déjà été mariée (faut lire mon récit pour toute l’histoire), l’effet de surprise et de nouveauté n’était plus là, et à la limite j’avais droit à des « pourquoi tu te remaries? » Comme tu vois, l’ambiance est complètement différente! Mais je ne regrette rien, car tous les gens qui étaient importants à mes yeux – ou presque – étaient présents avec nous pour notre mariage! 🙂

  • Madame Gypsophile
    Répondre
    8 juin 2018

    Ahaha ça me rappelle qqc. Pareil la famille de Chouchou est très présente, ce qui est très sympa mais aussi envahissant parfois, moi venant d’une famille où on ne se prend pas dans les bras hein ?!? lol
    et mon Dieu comme tu m’as rappelé notre annonce de mariage : la famille d’Elie a littéralement hurlé dans le téléphone, avec des lilili à n’en plus pouvoir, et les pleurs de Beau-papa, quand mes parents eux m’ont répondu « c’est bien, ça avance » lol pour autant, je ne les échangerai pour rien au monde !

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