Pourquoi j’ai (beaucoup) réfléchi avant de dire oui – Partie 1
Quoi ? Tu as réfléchi ? Tu n’a pas fondu en larmes quand l’homme de ta vie a prononcé le mot magique commençant par un « M » (eh non ce n’est pas « Merci »).
Bon, je vais t’expliquer pourquoi je n’ai pas forcément réagi comme beaucoup d’autres femmes en hurlant de joie. Et, après réflexion, je me dis que je ne suis peut-être pas la seule (hein, je ne suis pas la seule ?) à avoir pris un temps de pause avant de me lancer dans ce truc de fou qu’est le mariage.
Monsieur Zeureu rentre de son pays lointain
La dernière fois, je t’ai laissé au moment où j’étais en pleurs dans l’aéroport alors que mon Chéri partait loin de moi… Ces 7 mois furent très éprouvants pour nous deux mais j’ai envie de dire qu’ils nous ont formé : j’ai réalisé à quel point il devenait important dans ma petite vie.
Minis remarques pour les filles dont les amoureux sont loin :
- Tournez-vous vers votre famille et vos amis ! Ils vous changeront les idées. Moi, j’ai trop essayer de « gérer toute seule ». Résultat, la cata !
- Acheter du chocolat noir (ça, ça va, j’ai bien fait) !
- Se trouver des objectifs pas trop dur à réaliser toute seule. Perso, je me suis lancée le défi fou de faire une classe préparatoire aux grandes écoles.
Si tu ne connais pas le principe, tu te transformes en taupe pendant deux ans où tu ne fais que travailler sans voir la lumière du jour, jusqu’à l’obtention du Graal suprême : une place en école d’ingénieur. Tu te doutes avec Monsieur Zeureu loin de moi, j’ai dû batailler dur en première année et, avec le recul, je viserais moins haut aujourd’hui.
Et puis, Oh joie, Oh bonheur ! Mon Amoureux revient en France ! Bon mis à part que j’ai encore une année de taupe à faire, ça va beaucoup mieux !
Quand monsieur Zeureu commence à parler mariage
Crédits photo : Mlle Zeureu
Quelques temps après son retour, je rentre en école d’ingénieur (ouf !) et Chéri trouve un boulot pas trop loin de moi.
Petit à petit, pour Monsieur Zeureu c’est une évidence : il avait trouvé la nana qui le rendait heureux, il venait d’obtenir un bon poste en CDI… Bref, la vie lui souriait et il avait envie de se lancer dans la grande aventure qu’est la vie à deux (tintin tintiiiin, quoi tu ne reconnais pas la musique d’Indiana Jones ?). Ça lui tenait beaucoup à cœur qu’on soit reconnu comme une famille et qu’on puisse se construire indépendamment de nos parents.
Il a alors commencé à me parler de projets communs. Jusque là, je le suivais à 200 % : vivre ensemble, faire des voyages, profiter de notre jeunesse, être heureux quoi !
Mais quand il en est venu à parler mariage petit à petit, j’ai tiqué.
Pourquoi ? Une fille normale lui aurait sauté au cou, bousillé ses tympans à crier hystériquement « Je t’aime !!! Trop cool ! » dès que le mot « nous » et « mariage » se seraient assemblés dans une même phrase. Puis elle aurait téléphoné à toutes ses copines et sa famille en passant par la grand-mère jusqu’aux petits-cousins.
Moi pas.
Quand mademoiselle Zeureu se psychanalyse
Crédits photo : Mlle Zeureu
Je sais que mon manque d’enthousiasme a choqué mon chéri. Je me suis longtemps demandée si j’étais normale, cherché à comprendre ce qui n’allait pas chez moi. Toutes les filles rêvent de ce moment d’émotion ! Un petit nuage rose où on sniffe des macarons et des paillettes. Moi aussi, je lorgnais dessus avec envie depuis un moment, pourtant quand je me suis confrontée à la réalité, pourquoi pour moi, la magie n’opérait pas ?
Je suis passée par beaucoup d’épisodes où je doutais sur moi-même. Une seule chose était certaine, j’aimais vraiment mon Zeureu. Alors, pourquoi j’avais du mal à dire oui ?
Et puis j’ai commencé à trouver des fragments d’explications, à mettre des mots pour moi et mon Amoureux sur cette réaction bizarroïde.
J’ai compris que je ne me considérais pas encore comme une adulte mature et responsable, image que j’associais au mariage. Mes 21 ans pointaient le bout de leur nez, j’étais jeune (bon, je le suis encore) avec l’impression de ne pas m’assumer, de ne pas avoir eu le temps de me trouver. À mes yeux, la femme mariée donne la becté à ses enfants en enfournant un délicieux gâteau au four, utilisant sa troisième main (si elles en ont trois ! Je te jure) pour répondre à sa mère au téléphone. Moi, je fais cramer encore pas mal de choses, décore ma voiture de magnifiques bosses… Bref, je suis malhabile !
En plus, la relation à longue distance que j’ai eu avec mon Chéri cumulée à la classe préparatoire m’ont pas mal amoché. Avec du recul, je recommencerais, même si ça a été des années difficiles. J’avais envie de me découvrir et je voyais dans le mariage un risque de noyer ma personnalité.
Ajoute à ça que mon Zeureu est du type très débrouillard, une des personnes les plus intelligentes que je connaisse (si si, je suis objective). Je ne pouvais m’empêcher de me comparer à lui et de me dire qu’on n’en était pas au même stade. Ma plus grande crainte était de devenir juste « la femme de mon mari », une personne sans personnalité, effacée derrière un homme brillant.
Mon cher et tendre avait du mal à comprendre. Pour lui, à juste titre, on est une équipe, pas en compétition. Mais, il dit souvent qu’avec moi il a appris la patience, et je ne le remercierais jamais assez de me laisser l’espace et le temps pour me construire.
Comme tu le vois mon image du mariage était un peu faussé. Mais ce n’est pas plus mal, car ça m’a permis de remettre tous ces stéréotypes à plat et de réfléchir pour savoir si je marchais sur un terrain miné ou non.
Et si personne ne venait à mon mariage ?
Je commence à affronter une autre peur. Je n’ai jamais été grande fêtarde, je déteste être le centre de l’attention, peut-être par peur des critiques.
Alors le jour du mariage, c’est loupé, je ne vais pas pourvoir me cacher ! Mais, plus horrible encore ! Et si à mon mariage, personne ne venait ? Un vrai cauchemar… En y réfléchissant, c’est un peu ridicule, j’ai privilégié des relations durables toute ma vie et je sais que mes amis proches ne louperaient ça pour rien au monde.
Et puis aujourd’hui je m’en fous : l’important, c’est juste que Monsieur Zeureu soit là !
Il y avait pas mal de choses qui me tracassaient et je comprenais que j’en étais à la fois le problème et la solution. Tu veux savoir comment il a réussi à me faire changer d’avis ? Comment je me suis bougé les fesses pour pouvoir me dire aujourd’hui « je suis une jeune femme libre et intelligente (ou presque), qui veut se marier ? »
Suite au prochain épisode !
Et toi ? Tu as réfléchi un peu avant de dire « oui » ou tu lui as sauté au cou en l’étranglant à moitié ? Ou tu as peur aussi que personne ne vienne à ton mariage ? Raconte-moi s’il te plait !
Mademoiselle Fleur
Les décisions mûrement réfléchies sont souvent les meilleures. En lisant ta chronique, je trouve justement que tu fais preuve d’une grande maturité vis à vis de tous les éléments clés de votre histoire.
Jojo
C’est tout mignon 🙂 Mais je comprends que ça peut faire peur, quand on a une image du mariage qui ne correspond pas à l’âge qu’on a en recevant la demande.
J’ai commencé à tanner Chéri pour le mariage au bout de plus de 4 ans et demi de relation (on avait fini nos études, nous avions déjà quelques mois (pour moi) années (pour lui) de travail derrière nous). On en avait déjà parlé avant, mais ça revenait plus souvent sur le tapis, comment on voyait chacun la demande, nos attentes… Ensuite, ça s’est fait naturellement, et je ne pouvais que dire oui à sa question 🙂
Si personne ne vient à mon mariage, ça me coûtera moins cher en traiteur (merci mon esprit pratique ! 😉 )
Mademoiselle Paillettes
Tu ne sais pas à quel point je me reconnais dans ce que tu écris, pas pour les même raisons, mais je me reconnais. Au départ, quand Monsieur a commencé à parler mariage, sur le ton de l’humour (c’est comme cela qu’il aborde les choses importantes, par manque de confiance en lui), je ne voulais pas en entendre parler. Je n’étais pas prête et surtout je ne voulais pas me marier. Pour moi à l’époque, je pensais (et je le pense toujours) que je n’avais pas besoin de « ça » pour qu’on s’aime. Puis, je ne sais plus pourquoi un jour j’ai enfin dis oui et il a réitéré sa demande de façon plus officielle devant tous nos amis. Pour des raisons familiales, nous avons été contraints de reporter le mariage (afin même l’annuler) et je t’avoue que cela a été un grand soulagement pour moi qui n’était pas prête. Peur d’être « enchaînée à vie », peur de l’engagement, de me rendre compte après coup que j’avais fait une erreur (nous sommes tellement différents) mais malgré tout, comme toi, je savais et je sais que je l’aime ! Et tout comme toi, j’ai peur que personne ne souhaite s’associer à notre bonheur, que nos familles et amis ne souhaitent pas venir le jour du mariage ou des préjugés. Cela a été très difficile avec mon père quand j’ai présenté mon cher et tendre, et même si aujourd’hui leurs relations se sont améliorées, je sais que mon père, qui a un caractère très spécial, n’approuve pas réellement mon choix. Alors oui je panique parfois mais avec du recul, je me dis que je ne peux pas faire mes choix en fonction des gens qui m’entourent (et de mon père) et que je suis maître de ma vie. Alors tant pis si nous ne sommes que 2 ce jour là 😉
Ptitange30
Je pense que le fait de se poser ces questions là avant même de se lancer dans l’aventure du mariage permet de partir sur des bases saines. Nous avons mis longtemps à nous décider (enfin, j’ai mis longtemps à le décider, mais ce qui le bloquait c’était plutôt le budget !!), mais maintenant que nous avons lancé la machine, je suis sûre de mon choix.
Si les gens n’approuvent pas cette relation et cette union, tant pis pour eux, si toi tu es sûre de ce que tu veux, et de tes choix. Et si personne ne vient, cela te coûtera moins cher !!
Les FP ne sont pas encore envoyés que je sais déjà que certaines personnes (de la famille) ne viendront pas … Tant pis pour eux, je me dis qu’au moins, les invités présents seront là pour partager notre bonheur, et pas faire la tête .. c’est tout !
Miss Gege
Eh bien tu vois, moi j’ai 36 ans et je n’ai pas saute de joie non plus (moi l’anti-mariage depuis l’enfance!!!). Je ne savais pas si le mariage c’etait moi, ni ce que ca allait nous apporter… j’etais surtout flattee qu’il me voit comme « la femme de sa vie »!!! Nous sommes « fiances » depuis fin 2012 (je porte une bague de fiancaille quoi!) et puis dans la foulee je suis tombee enceinte (ca c’etait voulu!) et on a achete une maison ensemble… et le mariage est devenu comme une evidence! Ce sera en juin 2015 et l’occasion de reunir nos deux familles et quelques amis de France et du bout du monde! Bon preparatifs a toi, moi j’y pense tous les jours depuis que je l’ai annonce a ma famille 🙂