Ma robe de mariée : la choisir… et la coudre ?!
La dernière fois, j’ai joué la chi**se de service avec mes avis un peu étranges (disons, au moins, pas très populaires). Cette fois-ci, j’espère que tout le monde sera d’accord pour dire que parler de robes de mariée, c’est plutôt cool !
Ma vision des choses
Je viens d’une famille dans laquelle les traditions sont très adaptables. On a déjà fêté Noël au mois de février, c’est te dire…
Du coup, la robe de mariée n’est pas pour moi une institution du genre « je vais faire des essayages avec Maman pour trouver la robe blanche de princesse de mes rêves ». Je comprends tout à fait l’intérêt que certains trouvent à suivre les traditions, mais j’y adhère assez peu.
Ajoutons à ça que mes deux sœurs aînées se sont mariées en robe de couleur, je n’avais même pas pensé à une robe blanche avant qu’on n’en discute avec M. Lorrain. J’imaginais bien du vert d’eau, ou (le must dans mon esprit à ce moment-là) avec un ombré émeraude sur le bas de la robe. J’adore les ombrés !!
Sauf que ! M. Lorrain est lui très attaché aux traditions, et certains critères n’étaient pas négociables : il fallait une robe blanche et longue pour la cérémonie. Mais il sait aussi faire la part des choses : il aime beaucoup mes jambes, alors qu’elles restent cachées toute la journée, ce serait quand même dommage.
Après d’âpres (!) négociations, nous arrivons au compromis suivant : deux robes, l’une longue et blanche pour la cérémonie et le cocktail, et l’autre courte et potentiellement un peu colorée pour la soirée (et notamment l’ouverture de bal en rock).
L’autre point important de ces discussions préalables à la recherche de ma robe, c’est la décision que j’ai prise de me la coudre moi-même. En effet, je viens également d’une famille d’amoureux du textile : toutes les femmes cousent. Ma mère et ma grand-mère – ci-après nommée Super Mamie ! – font aussi du patchwork depuis plus de trente ans.
J’ai commencé à coudre des vêtements pour le mariage de ma cousine, pour lequel je me suis fait un corset (réplique d’un de 1880, j’aime me compliquer la tâche… et je suis passionnée de couture historique). En 2011, Mme Cartésienne m’a demandé de réaliser sa robe de mariée comme cadeau de mariage, et Mme Sociale a fait la même chose l’année d’après. Ce que j’ai fait avec beaucoup de plaisir. Je ne pouvais décemment pas ne pas réaliser la mienne… et j’en avais sacrément envie aussi !
Après m’être assurée d’avoir le soutien de Super Mamie dans cette aventure, et avoir reçu l’aval de M. Lorrain, qui s’inquiétait juste de savoir si j’allais réussir à avoir un résultat probant (merci la confiance… mais il voulait que je sois exceptionnelle pour le jour J), je me suis donc mise à réfléchir à ce que j’allais faire comme robes.
Crédits photo : Photo personnelle
Voici la robe de Mme Cartésienne, qui n’est donc pas blanche… J’ai malheureusement eu un souci avec les photos de la robe de Mme Sociale, et je ne peux pas en partager avec toi, désolée.
Quels critères ?
Parce que c’est bien beau de vouloir coudre sa (ou ses) robe(s), mais encore faut-il savoir quoi coudre… Et là, je séchais un peu. Je n’avais aucune idée de ce que je voulais, mon seul critère finalement était « quelque chose qui me mette en valeur », autant dire que ça ne veut rien dire.
Pinterest est un superbe outil pour s’en mettre plein la vue, mais sans idée de ce que ça donnerait sur moi, je trouvais ça un peu inutile. Et le but d’une robe de mariée est aussi de porter quelque chose que je ne porterais pas autrement, donc je ne pouvais pas trop me baser sur ce que je savais déjà m’aller.
Finalement, la logique et le pragmatisme m’ont fait dire que pour la robe courte, je ferais mieux de partir de ce que je connaissais : puisque je veux pouvoir danser le rock, autant faire une jupe cloche (elle tourne très bien, est plutôt facile à réaliser et me va bien).
À ce stade, une idée fait son chemin dans ma tête : peut-être que je devrais garder le même corsage toute la journée, et ne changer que la jupe pour la soirée. Ça me permet de garder une certaine cohérence au niveau du look, et ça m’évite de risquer d’abîmer ma coiffure (avoue, Mlle Brousse, ça te fait aussi moins de boulot !).
J’en parle à M. Lorrain, qui est partant à condition que le corsage soit complètement blanc. Ça complique les choses pour ajouter de la couleur de manière harmonieuse, mais OK, je peux travailler avec ça.
Pour la robe longue, je bloque toujours. Et finalement, je me dis que ce n’est pas parce que je ne vais pas acheter ma robe que je ne peux pas profiter des essayages comme tout le monde ! De cette manière, je pourrai voir ce qui me va ou pas, ce qui me plaît ou pas, et imaginer MA robe. Et puis, avouons-le, mes témoins auraient été tristes de ne pas pouvoir venir me regarder frimer dans toute une série de robes magnifiques !
Et ces essayages, alors ?
Je m’organise donc avec les emplois du temps de ministre de mes témoins, et prends rendez-vous dans une boutique lyonnaise en octobre. Il s’agit de la boutique Martine, qui fermait ses portes à la fin de l’année 2017.
Je l’ai choisie parce que les commentaires sur l’accueil et les conseils des vendeuses étaient très bons (pas de Mireille ici), et il s’agissait de mon seul critère vu que je ne cherchais pas à acheter et donc que je n’avais pas de critère de budget. Leur choix de robes était plus réduit du fait de la fermeture proche de la boutique : par exemple, elles n’avaient que très peu de robes de la nouvelle collection. Mais de la même manière, ça m’importait peu puisque je ne cherchais que des idées.
Je retrouve donc mes témoins devant la boutique par un bel après-midi d’octobre à 17h30, et nous sommes accueillis par une vendeuse très sympathique. Elle commence par me demander ce que je recherche comme robe, ce à quoi je réponds : « Ben… je ne sais pas, en fait… » Je m’attendais à ce qu’elle râle, mais non, elle me regarde de haut en bas et dit : « Je sens qu’on va bien s’amuser ! »
Elle me propose de commencer par des robes très fluides et d’augmenter le volume au fur et à mesure. Je me dis que c’est plutôt une bonne idée, je penche vers une robe fluide, de toute façon (et ça me ferait moins de boulot en couture aussi !).
Au total, j’en ai essayé six, je ne saurais pas te dire de quels créateurs, je n’ai pas retenu… Je me suis arrêtée ensuite parce que le volume ne me convenait pas.
Crédits photo : Photos personnelles
Cette première robe me plaît beaucoup, mais je la trouve un peu trop classique.
C’est à ce moment que j’essaie de reculer et que je me fais reprendre directement par la vendeuse : « Une mariée ne recule jamais ! Elle peut faire des ronds, mais elle ne recule pas. » Bon, alors, pas de traîne pour moi : pouvoir reculer est trop important.
Crédits photo : Photos personnelles
Je suis réticente sur celle-ci, je trouve mes épaules trop carrées avec mes os qui dépassent. Je ne porte jamais de col américain, mais mes deux témoins sont d’accord pour dire qu’elle me va très bien. Par contre, le dos est vraiment trop ouvert pour moi.
Premier exemple de style que je n’aurais jamais essayé dans d’autres circonstances puisque sans être complexée, je considère que mes épaules sont un peu étranges. Argument que mes témoins démontent donc en quelques minutes…
Crédits photo : Photos personnelles
Celle-ci est sympa, mais je ne me sens pas bien dedans (trop serrée au niveau des hanches). Et le décolleté ne me plaît pas vraiment.
Je pense surtout que le style Charleston ne me convient pas. C’est une très belle robe, mais je ne m’y retrouvais pas.
Crédits photo : Photo personnelle
En bonus, mon scepticisme face au décolleté…
Crédits photo : Photos personnelles
Celle-ci me plaît beaucoup. J’apprécie beaucoup la dentelle effet tattoo, mais le dos complètement ouvert ne me plaît pas.
À ce moment-là, je ressens le besoin d’ajouter dans mes critères : pouvoir porter un soutien-gorge ! Si je veux pouvoir danser jusqu’au bout de la nuit, mon bonnet C devra être un minimum soutenu.
Crédits photo : Photo personnelle
Avec celle-ci, on attaque les grands volumes. Je la trouve trop classique et le dos ne me convainc pas.
Crédits photo : Photos personnelles
La dernière que j’ai essayée. Définitivement, je ne me sens pas à l’aise dans les grands volumes et le voile ne me plaît pas. La robe est très belle, mais je sens qu’on s’éloigne de ce que je recherche.
Malgré la température plutôt fraîche, je meurs de chaud dans toutes ces robes. La vendeuse me dit que c’est l’émotion ! Cette remarque devient rapidement une inside joke avec M. Go, qui l’utilise à chaque fois que je me plains de la chaleur (c’est-à-dire souvent).
Nous sortons de la boutique avec plein de belles robes en tête, et nous nous installons à une péniche sur les quais pour débriefer tranquillement. Mme Cartésienne insiste sur les robes dans lesquelles je me sentais le plus à l’aise, et elle a craqué sur le col américain. M. Go est, quant à lui, d’une aide indispensable en disant : « En fait, tu as le choix entre être magnifique, et être magnifique ! »
Ma décision
Il y a des choses que j’aime et que j’aime moins dans presque toutes les robes, mais la quatrième m’a particulièrement tapé dans l’œil. J’aime l’effet tattoo dans le dos, et surtout sur les épaules, j’aime le décolleté en cœur, j’aime la jupe en tulle. Finalement, à part le dos complètement ouvert, j’adore cette robe. Je pense même que si le fait de coudre moi-même ma robe n’avait pas eu autant d’importance pour moi, je l’aurais achetée !
Crédits photo : Photo personnelle
M. Go pensait passer inaperçu avec une marinière dans une boutique de robes de mariée…
Cette robe va donc me servir de modèle pour ma confection, mais ça, je te le raconterai une autre fois, car ça n’a pas manqué de péripéties !
La prochaine fois, je te parle des craintes de Maman Lorrain, de l’importance du goûter et des intermèdes musicaux (j’adore faire ces petits teasings…).
Et toi, comment as-tu choisi ta robe ? Quels étaient tes critères ? Y a-t-il d’autres cinglées qui croyaient que c’était facile de se faire une robe de mariée… ? Avoue !
Madame Impatiente
Elle te va effectivement très bien cette dernière robe !!! J’aime beaucoup aussi ces effets tatoos, et je pense que j’aurais pu craquer pour ce genre de robes 😉
Madame Sucrée
Oui ! Une mariée qui couds sa robe ! J’adore l’idée! J’étais trop peu aguerrie à l’époque pour faire la mienne, heureusement que la tante de M. Salé maîtrisait son sujet ! J’ai hâte de voir tes réalisations !
Lady G.
je confirme: tu seras magnifique ou magnifique! j’aime beaucoup la première robe toute fluide que tu as essayé, tu es majestueuse dedans! et Martine, ô Martine! c’est dans cette boutique que j’ai acheté ma robe il y a 4 ans déjà… les filles ont été tellement bienveillantes. par contre je n’ai pas eu le droit de prendre une seule photo à l’époque, chose que j’ai vraiment mais alors vraiment regretté! tu as été très chanceuse !
j’ai hâte de voir ta merveille cousue main!